Un manifeste, signé par une soixantaine d'associations qui accompagnent des migrants rappellent que les demandeurs d'asile ont droit à un hébergement.

Action contre la faim, Auberge des migrants, la Cimade, Emmaüs... Une soixantaine d'associations expriment dans un manifeste publié le 27 juin dernier, leur ras-le-bol devant la persistance de camps autour des villes.

En France, quand on demande le droit d’asile, on n’a pas le droit de travailler. Mais vous avez le droit d’être hébergé ! Cela s’appelle le Dispositif National d’Accueil (ou DNA). Toutefois, ce principe n’est pas respecté. Et pour cause ! Si l'Office français de protection des réfugiés et apatrides dispose de 90.000 places, en 2018, 123.000 demandes d’asile ont été reçues (elles étaient 100.000 en 2017).

Résultat, une partie des demandeurs se trouvent à la rue, plus exactement dans des camps, comme celui de la porte d’Aubervilliers. Ce lieu a été démantelé le 27 juin, le jour même où une soixantaine d’associations excédées interpellent l’État. A l’aube, la police a évacué 200 migrants qui se trouvaient dans le camp. D’autres sont partis d’eux-mêmes en attendant le soir pour revenir sur les lieux reconstruire un abri de fortune. Les personnes évacuées sont hébergées temporairement dans des centres d’accueil pendant quelques semaines, puis elles se retrouvent à la rue.

La conséquence directe, c’est un déplacement des migrants. Les associations parlent d’« errance », elles estiment que la loi asile-immigration adoptée en 2018 et entrée en vigueur début janvier n’a rien arrangé.

40 000 places de logement supplémentaires

Pour les associations ce texte n’a fait qu’accroître la précarité car il donne toute latitude aux services de l’État pour supprimer l’accès des demandeurs d’asile à l’accès à l’hébergement et aux ressources. « On a régulièrement dans nos permanences des personnes avec des notifications de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration les privant de tous droits et de toute prise en charge », explique Antoine Decourcelle, responsable pour le droit d’asile auprès de la Cimade Ile-de-France, une association qui accompagne des migrants dans leurs démarches.

Les associations demandent à l’État la création de 40.000 places d’hébergement supplémentaires pour les demandeurs d’asile. Les signataires du manifeste soulignent également qu’il est nécessaire d’apporter une réponse à l’extrême précarité des demandeurs d’asile déboutés restés à la rue, tout comme ceux qui ont obtenu l’asile et qui restent dans les camps, faute de logement.

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