Alors que le budget 2019 vient d’être adopté par l’Assemblée nationale, les entreprises associatives de l’aide et des soins à domicile tiennent à rappeler leur efficacité. Bien-être des personnes, création de richesses, dépenses évitées pour la collectivité, une étude publiée récemment, démontre que les bénéfices socio-économiques, que les associations génèrent lorsqu’elles interviennent auprès des personnes âgées, des personnes en situation de handicap et des familles fragilisées, sont colossaux.

En juin 2018, Adessadomicile, en partenariat avec l’Ocirp, a lancé une étude socio- économique mesurant l’impact de l’aide à domicile : bien-être des personnes, création de richesses, dépenses évitées pour la collectivité. Confiée au cabinet CITIZING, l’étude consiste à rendre visibles les impacts d’une politique publique sur le long terme et pour l’ensemble des acteurs concernés. Les impacts étudiés, qu’ils soient de nature économique ou sociale, sont dans un premier temps validés par des techniques économétriques de lien causal. Les impacts sont ensuite exprimés en valeur monétaire avec des données robustes.

D’après cette étude, les associations de l’aide et des soins à domicile gênèrent un gain socio-économique d’au moins 1,5 milliard d’euros au profit de l’État et de la collectivité.

« Une source d'économies »

Aider et soigner à domicile à des vertus plus précises, par exemple elles évitent la maltraitance, un fléau qui pourrait coûter 927 millions d'euros. Quant au suivi des grossesses à domicile, le bénéfice net atteint 5,4 milliards d'euros, un chiffre considérable, d'ailleurs 1 euro investi dans le suivi des grossesses permet un gain de 1,65 euros. Accompagner à domicile permet de réduire le recours aux services hospitaliers, ce qui explique. En plein débat budgétaire, l'étude est destinée à mettre en garde le gouvernement qui serait tenté de se désengager du secteur.

Ces résultats vont-ils contribuer à encourager les pouvoirs publics à donner des moyens d’envergure au secteur de l’aide et des soins à domicile? « Le gouvernement nous explique tous les jours que les poches de l’État sont vides. Preuves à l’appui nous répondons que l’aide à domicile et les soins, en plus du bien-être qu’ils procurent et qui sont constamment plébiscités, peuvent être une formidable source d’économies pour les finances publiques à long terme. Ce sont des investissement et pas seulement des coûts. Le gouvernement peut nous aider à aider les personnes fragiles, en changeant de regard sur notre secteur et en y consacrant des moyens nouveaux dans le cadre de la création d’un 5e risque. » précise Patrick Malphettes, président d’Adessadomicile.  Cette fédération de 350 associations du secteur médico-social organise chaque année une centaine d'actions de formation en direction des professionnel de l'aide à domicile. L'étude ne parle pas que de coûts, elle met en avant des bénéfices médicaux des soins à domicile. Par exemple une réduction de 14 % de la mortalité infantile, mais aussi un soulagement apporté aux aidants familiaux qui sont souvent trop sollicités ou un moindre recours aux Ehpad, les maisons de retraites médicalisées.

En attendant, les indicateurs produits par cette étude contribuent à la culture d’évaluation des politiques publiques. Ils doivent être pris en compte par la loi dépendance en cours de préparation.  

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