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Plan Santé : Hôpitaux, déserts médicaux, numérisation, quels changements pour les Français?
Podcast diffusé le 19/09/2018 à 12h43.
Le président de la République a présenté hier à l’Élysée son plan de réforme de la santé. Il sera doté d’un budget total de 3,4 milliards d’euros d’ici 2022. La réforme s’articule autour d’une cinquantaine de mesures, dont certaines sont symboliques. Daniel Jacomella a évoqué cette réforme dans la matinale de Vivre FM.
Près de la moitié des 3,4 milliards d’euros du plan santé est dédiée à la « structuration des soins dans les territoires ». 920 millions sont consacrés à l’investissement hospitalier.
Le reste est réparti entre la transformation numérique et l’évolution des métiers et des formations.
Au total, le plan comporte 54 mesures. On va en regarder ensemble quelques-unes.
Des assistants médicaux vont être mis en place pour soulager la charge de travail des médecins.
Les médecins seraient accompagnés par des professionnels qui effectueraient des gestes simples, comme la prise de tension, température, peser les patients, jusqu’au règlement de la consultation.
Cette mesure devrait permettre aux médecins à de « regagner du temps médical », c’est-à-dire le temps dédié par ces derniers aux patients.
L’État vise le déploiement de 4 000 assistants médicaux dans un premier temps.
Le plan prévoit des mesures pour lutter contre les déserts médicaux, des territoires concernées par la pénurie de médecins, un problème qui frappe surtout le milieu rural.
Le gouvernement annonce donc financer 400 médecins généralistes volontaires pour se rendre dans ces endroits.
Ceux-ci devront travailler en équipe et assurer des urgences « non vitales » jusqu’à 20h.
Le chef de l’État a par ailleurs déclaré qu’un passage sur cinq aux urgences relevait d’une consultation en médecine générale.
Fin du numerus clausus, une mesure remarquée
Il a aussi expliqué que les médecins « seront mieux rémunérés, avec une vraie incitation » à cette charge supplémentaire.
Le président a annoncé la fin du numerus clausus pour les étudiants en médecine à la rentrée 2020. Cette pratique visait à limiter les passages en deuxième année de médecine. Pour 59 000 inscrits, moins de 10 000 étaient alors acceptés.
Ainsi, « ce parcours de formation restera sélectif, mais sera plus ouvert, plus vivant », assure le chef de l’État.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn précise toutefois que, « Comme dans toutes les filières, des examens sanctionneront le passage en deuxième année puis en troisième ».
Une mesure donc les effets ne seront pas immédiats, puisque le retrait du numerus clausus n’aura de conséquence que dans 10 à 15 ans, à l’issue des études des futurs médecins.
La généralisation du dossier médical numérique
Le plan santé prévoit également une diminution de la tarification à l’activité pour endiguer les dérives.
Depuis 2004, cette méthode de financement permet aux établissements d’être rémunérés en fonction des activités médicales qu’ils effectuent, c’est-à-dire les tests, les opérations, etc …
Aujourd’hui, la tarification à l’activité représente 63% des ressources des hôpitaux. L’objectif du gouvernement est de faire baisser ces chiffres à 50%.
Le gouvernement compte par ailleurs sur les nouvelles technologies pour moderniser le suivi du suivi des patients. Dès novembre le dossier médical pourra être partagé via un espace numérique pour chaque patient. L’intérêt de cette mesure est de mettre fin à la perte de dossier ou les retards d’envoi de la part des médecins ou des hôpitaux.
La fin de vie absente du plan santé
Le plan santé ne semble comprendre aucune mention faisant état de la légalisation de l’euthanasie.
Agnès Buzyn a toutefois déclaré dans un article du Parisien hier, ne pas vouloir clore le débat.
La ministre ajoute que l’« on constate des dérives ».
« On aboutit à des euthanasies pour certains malades dépressifs mal soignés par exemple, alors qu’ils pourraient bénéficier de prises en charge de qualité », explique Agnès Buzyn.
« On ne peut imaginer des personnes âgées décidées à mourir uniquement dans le but de soulager, même inconsciemment, leur entourage », poursuit la ministre de la Santé.
On se rappelle le cas de Jacqueline Jencquel, 74 ans, en parfaite santé, qui a fixé la date de sa mort à janvier 2020. Cette femme souhaite éviter de devenir une charge pour ses enfants.
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