Selon une étude Ipsos/Intégrance publiée ce 25 juin, la dépendance est en France un sujet tabou.

15 millions de Français ont plus de 60 ans. Ils seront 20 millions en 2030 et 24 millions en 2060. Qui dit vieillissement dit risque de perte d’autonomie et 85 % des personnes interrogées par l’institut Ipsos disent craindre cette situation. La crainte de ne plus être autonome se retrouve chez 87 % les 50-65 ans. C’est pourtant l’âge pivot où l’on est encore en activité ou en début de retraite. Doit-on s'en étonner ? Ce chiffre traduit qu'ils « n’ont pas préparé les situations éventuelles de dépendance qu’ils vont connaître », souligne Stéphane Bridel, directeur général adjoint de la mutuelle Intégrance, le commanditaire de cette étude.

Les Français sont donc préoccupés par les enjeux du vieillissement. Mais ils n’anticipent pas. 51 % des personnes disent épargner, mais ils sont plus rares (17%) à aménager leur logement et à signer un contrat d’assurance vie (14%). Quand on demande quel acteur doit financer l’accompagnement face à la perte d’autonomie, c’est une fois encore l’État qui est cité en tête (56%), suivi par les collectivités locales (36%). Les Français attendent donc toujours beaucoup des pouvoirs publics.

Développer une culture préventive du vieillissement

La mutuelle Intégrance formule plusieurs propositions pour répondre aux besoins des personnes vieillissantes. Première solution : labelliser les services et les dispositifs d’aide aux populations vulnérables. Il s’agit de recenser et d’évaluer les établissements d’accueil, les EHPAD, les services d’aide à domicile et d’accompagnement, etc. Cela pourrait par exemple se traduire par une TVA réduite à 5,5 %. Deux autres pistes sont évoquées comme la création d'un risque dépendance financé par la Contribution à la Réduction de la Dette Sociale (CRDS), une contribution destinée à financer le déficit de la sécurité sociale, qui dès 2024 pourrait être réaffectée ou encore le développement d’une culture préventive du vieillissement. L’idée serait ici de sensibiliser les Français à cette question tabou directement dans leur entreprise.

Sur le même thème

Grand-âge : les professionnels pressent le gouvernement de répondre à la crise du financement
L'accueil familial comme alternative aux maisons de retraite : Paul-Alexis y croit!
En quoi l’aide à domicile peut-elle être source d’économie pour la collectivité ?