Pendant que le gouvernement organise le grand débat national pour tenter de sortir de la crise des gilets jaunes, un mouvement social plus ancien remonte à la surface. Les professionnels de l’aide aux personnes âgés dénoncent leurs conditions de travail et réclament une intervention de l’exécutif. Réunis près de l’Élysée, le 21 février des représentants syndicaux ont interpellé le président de la République.

Le rassemblement de plusieurs centaines de personne s’est tenu aux abords de l’Elysée. Les représentants de onze organisations syndicales de l’aide aux personnes âgées sont venus remettre une pétition signée par 30 0000 personnes, des employés, des personnes âgées et des familles. L’action a eu lieu le 21 février, les dix syndicats présents ainsi qu’une organisation de directeurs d’établissements (l’AD-PA) n’ont pas été reçus et ils dénoncent un mépris de la part de la présidence de la République.

Le secteur de l’aide aux personnes âgées est en crise depuis des années.  Cela se traduit par un sous-effectif chronique, des salariés qui ne sont pas remplacés quand ils partent en congé, ou bien ils sont rappelés pendant leur temps de RTT. Mais le principal sujet de mécontentement ce sont les salaires beaucoup trop faibles. En fait sur les 180 milliards de la Sécurité sociale, seuls 10 milliards sont consacrés aux Ehpad. Les syndicats appellent à une revalorisation tarifaire.

Impatience face à la lenteur politique

Le gouvernement s’est pourtant saisi du dossier suite à une grande grève en 2018. Une concertation sur le grand âge a été lancée à l’automne dernier, elle doit déboucher sur une loi en 2019. On assiste à un sentiment d’impatience de la part des salariés. Cela concerne à la fois les Ehpad, c'est-à-dire les maisons de retraite médicalisées. La France en compte 7 000, publiques et privés compris. Cela concerne aussi les services d’aide à domicile, également impactés par le manque de moyens humains. Romain Gizolme, directeur de l’AD-PA redoute la lenteur de l’action gouvernement et notamment « que cette loi soit adoptée en 2019, voire en 2020 pour une application en 2021 ou 2022 ». Un conseiller d’Etat travaille sur le sujet. Dominique Libault doit rendre un rapport à la mi-mars. On attend également les résultats de la consultation sur le grand âge.

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