Comment sensibiliser ses salariés au handicap, et s’ils sont concernés à le déclarer ? Les sociétés confient généralement la tâche à des agences de communication. Le groupe d’assurance April a décidé de faire appel aux enfants de ses salariés. Lancée en France il y a deux ans, puis en Espagne, la campagne vient d’être étendue au Brésil, au Royaume-Uni et en Asie.

« Quand on est handicapé, ça nous empêche pas de travailler », « Si on est en fauteuil roulant, on peut être premier de la classe » ou encore « On peut avoir de très bonnes notes ». Ces réflexions viennent d’enfants qui n’ont pas de handicap et qui s’expriment dans des vidéos issue d'une campagne du groupe April pour sensibiliser ses équipes au handicap. L’assureur dont le siège social est à Lyon a mis en pratique l’adage qui veut que la vérité sort de la bouche des enfants. La société a donc décidé de faire appel, non pas à des communicants mais aux enfants de ses salariés.

La campagne Cultivons notre regard d'enfant a été lancée il y a deux ans. En tout une quinzaine de jeunes ont participé, pendant une après midi en deux temps. D’abord une partie créative qui consiste à créer des affiches inspirées des pictogrammes qui représentent le handicap (le fauteuil roulant, l’oreille barrée…) Dans un deuxième temps les enfants ont été interviewés. Ce travail a donné lieu à des vidéos. L'épisode 1, consacré à L'accès à l'emploi et l'évolution professionnelle 720 000 fois en un an sur la chaîne Dailymotion du groupe April.

Une campagne internationale

Un succès surtout pour la perception du handicap au sein de l’entreprise. « Il y a eu beaucoup de personnes qui sont venues se déclarer suite à la campagne. Parce que finalement ça a ouvert des portes, ça a ouvert le dialogue, ça a ouvert une autre forme de communication beaucoup moins culpabilisante », explique Fabienne Ernoult, déléguée générale RSE au sein de April.

Et comme le groupe April est basé dans 31 pays les initiateurs de cette campagne ont décidé de la décliner ailleurs. D’abord en Espagne l’été dernier. Et ces jours-ci c’est au tour du Brésil, du Royaume-Uni et de l’Asie. Evidemment qui dit nouveaux pays dit nouvelles affiches et nouvelles vidéos parce que chacun perçoit le handicap différemment. Alors qu’en Thaïlande, on ne parle pas spontanément de ce sujet, au Royaume-Uni, comme dans l’ensemble des pays anglo-saxons on s’exprime librement sur une problématique qui a toute sa place dans la société.

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