En France, près de 300 000 enfants font l’objet d’une mesure de placement par l’Aide sociale à l’enfance. Parmi ces jeunes près de 70 000 sont en situation de handicap, psychique le plus souvent. Pour ces mineurs, l'accueil fait parfois défaut et les structures trop peu nombreuses et insuffisamment adaptées. Sylvie Burnichon est mère de famille, elle alerte sur l'insuffisance de la prise en charge des jeunes atteints de troubles psychiques, qu'ils soient placés ou non. Cette femme se bat notamment pour sa fille Nolween, autiste et actuellement prise en charge dans un établissement spécialisé.

Morcellement des parcours de soin, inadaptation des centres et familles d'accueil, et rupture dans la scolarisation, l'accueil des jeunes handicapés dans les structures gérées par l'Aide sociale à l'enfance fait souvent défaut. En 2015, la défenseure des droits de l'enfant, Geneviève Avenard, parlait même d'enfants "invisibles et doublement pénalisés". Sylvie Burnichon a décidé de se battre pour sa fille en premier lieu mais également pour l'ensemble des jeunes handicapés en attente d'un lieu thérapeutique ou d'une structure d'accueil. 

Le handicap encore trop peu pris en compte

Les enfants handicapés placés font d'abord les frais d'un fonctionnement trop cloisonné de l'institution qui n'inclut pas assez les différents acteurs, notamment les nombreuses associations qui interviennent auprès des jeunes handicapés. L'Aide sociale à l'enfance est notamment la seule mandatée pour les cas de placements préconisés malgré le fait que certaines de ses structures ne soient pas adaptées aux jeunes atteints de troubles autistiques, par exemple.

Ce n'est pas le cas de l'établissement spécialisée dans lequel est placée la fille de Sylvie Burnichon, la Maison d'enfant à caractère social Écureuil. L'établissement a notamment été menacé de fermeture pour des raisons économiques. Plus globalement, le manque de places dans les établissements adaptées se fait ressentir bien que des disparités existent selon les régions.

Le délicat problème de la transition vers l'âge adulte

L'après-placement est une source d'une inquiétude encore plus profonde. Une fois le placement terminé, le manque de structures thérapeutiques pour accueillir les jeunes atteints d'handicap pose problème. Le développement d'établissements adaptées et spécialisées pour traiter certaines pathologies, comme l'autisme ou le polyhandicap par exemple, semble être une nécessité pour assurer des perspectives aussi bien aux jeunes directement touchés qu'aux parents qui s'investissent beaucoup, à l'image de Sylvie Burnichon. 

Loin d'être une problématique qui touche seulement les jeunes handicapés, la période de l'après-placement pose question. La transition vers l'âge adulte est une période délicate pour de nombreux jeunes. La Fondation Abbé Pierre nous apprenait il y a quelques jours que 20 % des sans abris nés en France étaient d'anciens enfants placés. Un chiffre qui montre bien qu'il reste des efforts à faire pour mieux protéger les enfants placés et tout particulièrement pour ceux qui se trouvent en situation de handicap.

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