À l’occasion d’une émission dédiée à la crise traversée par l’hôpital et les établissements de santé, Carole Clémence a reçu dans Vivre FM c’est vous, 3 professionnels de la santé qui nous racontent leur quotidien émaillé de difficultés, d’épreuves et de souffrances. État des lieux d’un milieu hospitalier et médical qui suffoque… Mathilde Basset, infirmière,  Sabrina Ali Benali, médecin, et Pierre-Jean Guillausseau, ancien chef de service à l'hôpital Lariboisière, aujourd'hui attaché vacataire et par ailleurs professeur émérite de l'Université Paris 7, ont été les invités de l'émission Vivre FM c'est vous du vendredi 25 janvier 2019.

Qu’ils soient internes, chefs de service, ou infirmiers, le constat reste sensiblement le même. Le traitement des patients se dégrade à mesure que la charge de travail augmente pour les professionnels de la santé, amenés à s’occuper d’un nombre croissant de patients. Tous pointent les restrictions budgétaires, les coupes dans le budget, en somme une situation intenable. Une souffrance qui concerne tous les échelons, puisque Pierre Jean Guillausseau, ancien chef de service à l’Hôpital Lariboisière à Paris et aujourd’hui attaché vacataire et par ailleurs professeur émérite à l’université Paris 7, en témoigne aussi à notre micro. Fort d’une longue expérience, l’ancien chef de service se désole de constater ce qui constitue pour lui, un point de non-retour, directement lié aux coupes budgétaires successives réalisées sur le domaine de la santé.

Si la souffrance des professionnels de la santé est de plus en plus palpable, les paroles de Mathilde Basset, ancienne infirmière dans un EHPAD ainsi que celle de Sabrina Ali Benali, interne, ont particulièrement émergé dans l’opinion publique.

La lettre de Mathilde Basset publiée sur Facebook a sonné comme un cri d’alarme devant les charges de travail toujours plus conséquentes imposées aux infirmières. Cette jeune infirmière de 24 ans, a fait part de son indignation devant les conditions de travail qui impose une cadence infernale et une absence totale de relationnel auprès des patients traités. Un rythme d’enfer qui n’est pas non plus sans conséquence, Mathilde avoue parfois en venir “à mélanger les médicaments avant que ce ne soit les patients qui viennent à nous reprendre”. La décision de démissionner s'est très vite imposé comme une évidence pour la jeune infirmière qui a alerté par la même occasion d'un état de détresse qui n'a pas laissé insensible le grand public. 

Sabrina Ali Benali, s’est elle faite remarquée par une vidéo réalisée en 2017 et visionnée plus de 11 millions de fois où elle y dénonce également les conditions de travail à l’hôpital. Le tableau dépeint par l’interne a de quoi inquiéter sur l’état du monde hospitalier et médical en France “des soignants se suicident, des patients meurent dans les files d’attentes” en définitive, un mal-être vécu par tous et partagé de tous.

La médiatisation de ces deux professionnels de la santé, la publication de leurs livres où elles y dévoilent sans concession leur quotidien, "La Révolte d’une Interne" de Sabrina Ali Benali et "J'ai rendu mon uniforme" de Mathilde Basset semblent avoir amorcé une prise de conscience au sein de l’opinion publique. Cela ne suffit toutefois pas à modifier en profondeur les choses et tous les acteurs impliqués réclament des décisions concrètes pour pouvoir améliorer le quotidien de chacun et de chacune.

Sabrina Ali Benali et sa vidéo vue 11 millions de fois, Mathilde Basset avec son message Facebook à plus de 12 000 partages,

''La révolte d'une interne''  aux éditions cherche midi de Sabrina Ali Benali et ''J'ai rendu mon uniforme''  aux éditions du Rocher de Mathilde Basset.

Texte - Nathan Nagendra

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