Le complotisme est un mot à la mode, on le retrouve par exemple après chaque attentat. Il désigne un discours sans fondement scientifique et qui attribue des événements des lois ou des phénomènes à des organisation secrètes, à des États ou à des intérêts supérieurs. Dans son éditorial, Nicolas Livanis se penche sur un phénomène populaire et explique que les médias utilisent.

Est-ce que les complotistes ont raison ? Si le complotiste vous dit que le monde est dominé par des reptiliens, des Illuminatis ou des fans de Laurent Voulzy, il se trompe sans doute, c’est infondé, rien ne le prouve. Par contre, si le complotiste vous affirme que certains intérêts se mêlent, s’affrontent, ferment les yeux, laissent filer ou font pression, il a peut être raison. Et c’est fondé, comme le montrent les travaux de Pinçon-Charlot, de Pierre Bourdieu et de Charles Wright Mills Cela prouve qu’il y a des mécanismes qui existent dans les sphères supérieures pour conserver le pouvoir et pour le renforcer, parce que c’est un affrontement permanent. Mais c’est vrai que parfois ces pratiques sont très complexes, un peu obscur, donc c’est difficile de les comprendre et parfois on se rabat sur des explications plus simples : « C’est la faute des juifs », « C’est la CIA ».

On croit ce qui nous arrange

Mais d’où vient ce désir d’expliquer ? On pourrait en rester là et regarder le monde et ne pas tenter de chercher les causes ». Les religion ont tenté d’expliquer les phénomènes, puis elles ont décliné. Il existe aussi des raisons cognitives, on est à la recherche d’un « biais de confirmation », on croit ce qui nous arrange, ce qui confirme nos valeurs et ce qui propose une narrativité : un gentil, un méchant. C’est le schéma utilisé pour diffuser les théories complotistes. Le problème c’est que les médias ont parfois recours à cette recette pour tenter de maintenir une grande audience. Et pour couronner le tout, ces canaux grand public ont tendance à qualifier n’importe qui de « complotiste » pour contrecarrer toute critique issue des médias tels qu’Internet.

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