Les violences en marge de la manifestation des gilets jaunes à Paris le 24 novembre ont fait couler beaucoup d’encre. Pourtant la violence a toujours existé dans nos rapports politiques et sociaux. Dans son éditorial, Nicolas Livanis explique comment l’Etat s’est attribué le monopole de la violence, tandis que les intérêts économiques ont imposé une violence symbolique, plus acceptable mais toute aussi redoutable. En un mot au lieu de faire la leçon aux manifestants, il faudrait commencer par remettre en cause les violences symboliques en usage ? Explication.

« La violence physique n’est pas la seule forme de violence et c’est peut être cela qu’il est important de rappeler. Il y a ce que Pierre Bourdieu appelle la violence symbolique. Celle-ci se caractérise par le rappel de l’ordre établi, des normes ou de la hiérarchie sociale par des actions de la vie quotidienne. Par exemple à un dîner mondain, si vous dîtes que vous aimez le rap, on va peut être vous regarder de haut, on va un peu peu vous mépriser. Eh bien c’est une forme de violence symbolique. On vous rappelle que ce n’est pas légitime d’aimer le rap, que le rap ne fait pas partie de la culture légitime. Une station de métro qui n’est pas accessible, eh bien c’est aussi une forme de violence symbolique, puisque la société vous rappelle qu’elle n’est pas encore prête pour vous accueillir, que vous n’êtes pas le bienvenue Monsieur le handicapé ».

Photo Mouvement des gilets jaunes, Menoncourt,, 25 novembre 2025, Thomas Bresson, Flickr.com, sous licence Creative Commons CC-BY 2.0

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