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56 % des Français estiment qu’ils ne sont pas assez acteurs de leur parcours de soins
Podcast diffusé le 15/11/2018 à 12h49.
A l’heure où la France adopte le dossier médical partagé, la Fondation ADRÉA a publié une étude sur le rapport des patients à leur parcours de soins. La consultation réalisée par OpinionWay montre que les usagers du système de santé aimeraient qu’on renforce leur pouvoir d’agir.
Deux tiers des Français s’accordent sur le fait que les patients sont acteurs de leur parcours de soins, même si seulement 16 % d’entre eux en sont vraiment convaincu. C’est ce que nous apprend l’étude OpinionWay pour la Fondation d’entreprise ADRÉA, consacrée au rôle du patient dans le parcours de soins. Tout aussi rassurant, les patients 70 % des patients estiment qu’ils sont bien accompagnés par leur médecin généraliste. En revanche 56 % des personnes interrogées considèrent que leur parcours de soins n’est pas pensé pour eux et avec eux. Les auteurs de l’étude parlent de la nécessité de favoriser l’« empowerment » du patient : « L’enjeu principal de l’Empowerment serait ainsi d’accroître la capacité d’agir de la personne malade pour améliorer son bien-être et lui accorder une liberté de choix sur les décisions de santé qui le concernent. En lui donnant plus de pouvoir d’agir, en coordonnant les services grâce à l’information, l’on favorise ainsi la mise en place d’un système de santé plus fort. ».
Les patients disent ignorer leurs droits
Autre chiffre, mais plus étonnant, 6 % des Français estiment qu’ils ne connaissent pas leurs droits. « Aujourd’hui, d’un point de vue légal, le malade est considéré comme autonome, informé, capable de prendre les décisions le concernant en lien avec les professionnels de santé. Pour autant, il ne suffit pas de le décréter pour que cela soit effectif » explique Dominique Sainthuille, présidente de la Fondation ADRÉA. Pourtant les droits du patient garantissent le respect de la dignité, de la vie privée de la personne, le principe de non discrimination, le soulagement de la douleur, le respect de l’accompagnement de la fin de vie, le droit de l’information, le droit d’exprimer son consentement ou encore le droit au refus de soin.
Une piste, le dossier médical partagé
Dominique Sainthuille est optimiste, aussi bien sur l’implication des usagers du système de soins, elle estime par exemple que le dossier médical (DMP) partagé représente une opportunité. « Pour le DMP, il n’y a que le patient qui peut autoriser ou non à alimenter la base de données, il n’y a que lui qui peut dire que tel ou tel professionnel peut y avoir accès, donc c’est bien le patient qui demeure décisionnaire ». Le dossier médical partagé aurait donc l’avantage d’associer le patient aux décisions concernant sa santé, cette décision est d’ailleurs citée par les participants à l’étude, tout comme la télémédecine.
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