Tout le monde connaît Louis Pasteur, un microbiologiste à l’origine de la pasteurisation des aliments et le père du vaccin contre la rage. L’Institut Pasteur a été créé du vivant du chercheur pour perpétuer l’effort de recherche, de formation et de veille sanitaire. Cette fondation à but non lucratif reste à la pointe, à l’heure où certains Français doutent encore des bienfaits de la vaccination. Elle fête cette année ses 130 ans.

1885, Louis Pasteur met au point un vaccin efficace contre la rage, un exploit salué dans le monde entier. Trois ans plus tard, l’Institut Pasteur voit le jour grâce à une souscription dans au cours de laquelle on met en avant la nécessité de combattre la rage par la vaccination. L’établissement a traversé le vingtième siècle en se consacrant à la recherche, à la formation et à la promotion de la vaccination. « L'Institut Pasteur est, depuis sa fondation un haut lieu mondial de la lutte contre les maladies infectieuses », explique Jean-François Chambon, directeur de la communication de cet organisme à but non lucratif. Un siècle après Pasteur, cette institution marque à nouveau l’histoire en 1983 en isolant un nouveau virus, le Sida. Ces prouesses sont possibles grâce aux soutien des donateurs, qui contribuent pour un tiers au budget de l'institut.

Défendre la vaccination

Seule ombre au tableau, la vaccination, longtemps perçue comme un progrès pour la santé est remise en cause dans une partie de l'opinion, même chez les compatriotes de Louis Pasteur. « C'est plus la peur des effets secondaires que la peur du manque d'efficacité des vaccins. C'est un problème réél, il y a un débat public sur ce sujet », rappelle Jean-François Chambon. En 2017 des chercheurs de l'institut se sont impliqués dans le débat pour réaffirmer les bienfaits de la vaccination. Face aux anti-vax, des chercheurs rappellent à titre d'exemple que la rougeole, après avoir reculé sur le terrain entre 2002 et 2016, connaît une augmentation du nombre de cas depuis novembre 2017. Pour cette maladie, la couverture vaccinale est insuffisante chez les nourrisson, les enfants et les jeunes adultes. Seuls 79 % des personnes de ces tranches d'âge ont reçu les deux doses nécessaires de vaccin, alors qu'il faudrait un taux de 95 %, le seuil qui empêche la propagation de la rougeole.

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