Santé

Sida : les jeunes filles de plus en plus touchées par l'épidémie

La vingt-deuxième conférence internationale sur le sida s'est déroulée cette semaine à Amsterdam (Pays-Bas). L'UNICEF y a dressé un rapport alarmant, notamment en ce qui concerne les adolescents, et tout particulièrement les jeunes filles. T outes les trois minutes, une adolescente dans le monde est contaminée par le sida.

Le rapport de l'UNICEF présenté cette semaine à la conférence internationale sur le sida à Amsterdam est inquiétant. Le nombre de contaminations et de décès dus au sida est certes en baisse depuis quelques années, mais cette baisse ne concerne pas toutes les populations. Les adolescents de 15 à 19 ans sont aujourd'hui les plus vulnérables face au sida : ils étaient 1,2 million à avoir le sida en 2017, et leur mortalité n'a pas diminué. Parmi eux, les jeunes filles sont les plus touchées, elles représentent 3/5 des personnes atteintes du sida dans cette classe d'âge.

Des initiatives encore insuffisantes

Pour lutter conte l'épidémie, l'UNICEF et l'ONUSIDA ont lancé plusieurs initiatives, dont « Tous inclus pour en finir avec le sida chez les adolescents » (All In to End Adolescent AIDS) qui cible 25 pays prioritaires où les adolescents sont les plus touchés, « Start Free, Live Free, AIDS Free » qui vise à ramener à 100 000 d'ici 2020 le nombre de nouveaux cas d'infection chez les adolescents, ainsi qu'un plan d'action visant à intensifier la prévention du VIH d'ici 2020.

Ces actions ont eu un certain impact, particulièrement en ce qui concerne la prévention de la transmission du virus de mère à enfant. Plus de femmes enceintes ont accès à un traitement pour éviter la transmission au nouveau-né. Cela a permis de faire diminuer d'un tiers depuis 2010 le nombre de nouveaux cas d'infection chez les enfants de moins de 4 ans.

La pauvreté et le manque d'éducation rendent vulnérable face à l'épidémie

La préoccupation aujourd'hui est donc de cibler les adolescents et particulièrement les adolescentes par des actions de prévention. Pour l'instant, les objectifs fixés pour 2020 ne sont pas en bonne voie pour être atteints. Les jeunes filles sont les plus touchées par l'épidémie à cause du manque d'information et d'accès au dépistage, des relations sexuelles précoces, parfois non consensuelles et avec des hommes plus âgés. Pour Angélique Kidjo, ambassadrice de l'UNICEF, la pauvreté est un facteur aggravant, car elle empêche l'accès aux soins et peut contraindre à la prostitution. Une meilleure information quant aux modes de transmissions et aux façons de se protéger est donc nécessaire.

La directrice générale de l'UNICEF, Henrietta Fore, qualifie la situation de « crise en matière de capacité d'action », car les financements de la lutte contre le sida sont en baisse et l'épidémie paraît incontrôlable, puisqu'elle est liée à la pauvreté et au manque d'éducation. « Le combat est loin d'être terminé », conclut Henrietta Fore.

Sur le même thème 

Jean-Luc Romero-Michel : "Le SIDA ne devrait plus être stigmatisé"

La France deuxième pays contributeur de la lutte mondiale contre le sida

Jean-Jacques Simon : 30 ans de vie avec le SIDA