La France est passée à l’heure d’hiver le 28 octobre. Le changement entraîne toujours des questions. Faut-il avancer ou reculer d’une heure ? Et surtout les Français se demandent si une telle mesure a des effets négatifs sur leur rythme de vie. Les réponses avec Théo Andrieux dans la matinale de Vivre FM.

C’était sous Valéry Giscard d’Estaing en 1976, trois ans après le premier choc pétrolier que la France inaugure le passage à l’heure d’hiver. Les pouvoirs publics décident de caler les journées de travail au rythme du soleil, pour faire des économies d’énergie. Depuis plus de 40 ans on ne sait jamais si on doit avancer ou reculer d’une heure. Il existe un moyen mnémotechnique pour se rappeler le sens du décalage horaire.. En octobRE, on recule d’une heure, et en AVril, on avance d’une heure. Certes c’est en mars que l’on passe à l’heure d’été, et pas en avril, mais à quelques jours près c’est une astuce qui marche.

Deux décalages, avec des effets différents

Des spécialistes du sommeil estiment même que ce serait plus néfaste que les décalages horaires pendant des voyage… Les passages aux heures d’été et d’hiver, ça ne correspond pas à un changement d’activité, et donc on doit changer ses repères temporels, alors qu’on vit exactement le même quotidien... Notre cerveau a donc plus de mal à s’adapter à ce sommeil en décalé.

Et ça va notamment entraîner plusieurs troubles au niveau de l’endormissement, de l’attention, et aussi des troubles de l’humeur. Il peut aussi y avoir un impact sur notre appétit. Plus alarmant, selon le site ooreka, des études ont démontré une augmentation de 5 % du nombre d'infarctus, pendant la semaine qui suit le passage à l'heure d'été. Cette période correspond à la semaine pendant laquelle on a perdu une heure de sommeil. A l’inverse, pendant la semaine qui suit le passage à l’heure d’hiver, le nombre d’infarctus diminuerait de 5 %.

Quatre populations touchées par le décalage

Nous ne sommes pas égaux face aux effets du changement d’heure. Quatre populations sont particulièrement touchées. D’abord les personnes âgées, parce qu’elles ont un sommeil plus court et qu’elles sont habituées à des horaires fixes. Les nourrissons et les jeunes enfants aussi, parce qu’en été par exemple, ils passent d’un coucher dans l’obscurité à un coucher dans la luminosité. Et en hiver, c’est la même chose, mais pour le lever. Les adolescents sont concernés, ils mettent mettent généralement plus de temps à s’endormir, à cause des bouleversements physiologiques de la puberté.  Enfin, les personnes malades ou hospitalisés, qui sont déjà très affaiblies, subissent plus fortement ce dérèglement.

Mais pour le passage à l’heure d’hiver, tout le monde, de manière générale, peut potentiellement être impacté par une dépression saisonnière, à cause du manque de lumière naturelle. Donc quand c’est possible, il faudrait essayer de caler sa journée de travail sur le rythme solaire, pour profiter un peu des dernières éclaircies, les jours où il fait encore beau. Il ne faut vraiment pas hésiter à profiter du soleil en hiver, si on a une météo et un emploi du temps qui le permet.

Le changement d’heure remis en cause

Le 8 février dernier, le Parlement européen a voté la fin de ces changements d’heure. Mais pour que ce soit effectif, il fallait encore attendre que la Commission européenne, et le Conseil des 28 états membres se prononcent. La Commission a donné son approbation le 14 septembre, et elle aussi spécifié, que chaque pays membre de l’Union devra décider si il maintient l’heure d’été ou l’heure d’hiver, avant la fin du mois d’avril 2019. En théorie, on pourrait donc ne pas tous être calé sur la même heure, mais normalement, tous les États devraient se mettre d’accord sur un horaire. Il ne reste donc plus qu’à attendre que la proposition soit adoptée par le Conseil de l’Union européenne, et le changement à l’heure d’été, du 31 mars prochain, pourrait bien être le dernier.

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