C’est un rapport alarmant que publie, ce mardi 30 octobre 2018, l’ONG WWF. Entre 1970 et 2014, les populations de vertébrés -  poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles   - ont chuté de 60% au niveau mondial et de 89% dans les tropiques, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale . Les espèces n’ont jamais décliné à un rythme si rapide, qui est aujourd’hui  cent à mille fois supérieur  que celui calculé au cours des temps géologiques. Pour Arnaud Gauffier, responsable agriculture et alimentation chez WWF, invité de Vivre FM ce mardi matin, " La question maintenant, c'est de savoir à quel moment on va avoir des effondrements entiers d'écosystèmes, d'espèces, de populations... ».

La moitié des vertébrés a disparu entre 1970 et 2014, cela inclue les poissons, les mammifères, les reptiles et les amphibiens. Ce constat, inédit figure dans le rapport Planète vivante, une vaste étude menée par l'ONG indépendante WWF. L'homme est directement à l'origine de ce phénomène. La transformation des sols, la déforestation et l'agriculture intensive provoquent la destruction de l'habitat naturel des animaux sauvages. Mais il faut ajouter à cela la surexploitation des ressources par la surpêche et la chasse, ainsi que la pollution. Les scientifiques redoutent qu'on atteigne un point de bascule, au-delà duquel le déclin est précipité : « La question maintenant, c'est de savoir à quel moment on va avoir des effondrements entiers d'écosystèmes, d'espèces, de populations » explique  Arnaud Gauffier, responsable agriculture et alimentation au WWF France.

L'humanité est également menacée

La disparition en masse des espèces animale aura des conséquences sur l'humanité. Une culture comme le colza est intégralement pollinisée par des insectes, leur disparition rendra cette production problématique. Notre production alimentaire dépend fortement de ces pollinisateurs.  « Plus  de  75  %  des  principales  cultures  vivrières  mondiales  bénéficient  de  la  pollinisation. Certaines de ces cultures,  en  particulier  les  fruits  et  légumes,  sont  essentielles  à  la  nutrition  de  l’Homme », précise le rapport. Des solutions existent, par exemple stopper la déforestation et la destruction des écosystèmes. Autre piste, cesser l'artificialisation des sols, par exemple la construction des zones commerciales et les zones pavillonnaires à perte de vue. Ces espaces immenses provoquent d'ailleurs favorisent d'ailleurs les déplacements en voiture, ce qui entraîne une pollution supplémentaire.

« Le statu quo n'est pas une option »

Les auteurs du rapport ont conscience que de nombreuses études alertent déjà sur la dégradation de notre environnement : « Pourtant, tout porte à croire que les leaders mondiaux n’ont pas assez conscience  de cette extinction massive, ou ne s’y intéressent pas suffisamment, pour impulser les changements qui s’imposent. Nous  devons  parvenir  à  intéresser le monde politique au sujet et inciter les acteurs étatiques et non étatiques à adopter un mouvement cohérent pour conduire le changement, afin que les décideurs publics et privés comprennent que le statu quo n’est pas une option ». Le ton de l'étude est loin d'être pessimiste,, elle porte d'ailleurs le titre « Soyons ambitieux ».

Lire le rapport Planète vivante (PDF) en anglais. Une synthèse (PDF) est disponible en français.

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