Vaimalama Chaves, Miss France 2019, Delphine, 20 ans, de l'association Génér'action Solidaire témoignent du harcèlement scolaire.

Ce matin deux témoignages complémentaires viennent nous donner des conseils précieux pour s’en sortir face au harcèlement scolaire qu’elles ont toutes deux subi. Le harcèlement scolaire est un fléau. Environ « un enfant sur dix » serait victime de harcèlement : 12% en primaire, 10% au collège et 3 ou 4% au lycée.

« C'est une sorte de revanche que d'aider les autres »


Delphine, qui ne communique pas son nom patronymique, est aujourd’hui membre de l'association Génér'action Solidaire. Une association qui mène des actions de sensibilisation au harcèlement scolaire dans les établissements et qui publie le livre Harcèlement scolaire, de la destruction à la reconstruction aux éditions Josette Lyon. Pour Delphine, « c'est une sorte de revanche que d'aider les autres ». Victime quand elle était plus jeune de remontrances permanentes au point d'en développer une phobie scolaire, elle en garde encore aujourd’hui des séquelles. Elle n'arrive toujours pas à s'intégrer dans des groupes de son âge. Agressée à l'école en raison de son poids et de ses bonnes capacités scolaires, pour Delphine, le harcèlement s’est caractérisé par des insultes et des remontrances régulières à chaque fois qu'elle donnait les bonnes réponses aux questions de ses professeurs. Face à de telles attaques, elle avoue « je n'étais pas capable de répliquer ». Pour beaucoup, ce qui constituait alors un jeu a duré les 4 années de collègue et le premier trimestre de seconde. Descolarisée plusieurs mois, elle a dû se reconstruire.

« Même si cela fait mal, il faut s'accrocher »

Vaimalama Chaves, notre Miss France 2019 reconnaît qu’aujourd’hui le harcèlement scolaire est « un fléau de plus en plus insistant. » L’histoire de Vaimalama est différente de celle de Delphine. Le regard blessant des autres a, pendant des années, porté sur sa négligence. Sur une façon de s’habiller parfois avec les habits de son frère. Miss France 2019 raconte que pendant des années elle en oubliait de se coiffer et qu’il lui a fallu longtemps avant de découvrir sa féminité. Pour faire face au remontrances qu’elle connaissait, sa mère l’ayant beaucoup incitée à lire, elle échappait aux autres dans des ouvrages. Aujourd’hui Vaimalama Chaves a envie de dire merci à ses harceleurs et d’encourager tous ceux qui en sont victimes à s'exprimer : « Parler permet vraiment de laisser couler les choses ». Son conseil : « J'ai été active dans la reconquête de ma personne. Il faut savoir tenir le cap, même si cela fait mal, il faut s'accrocher. » Pour elle, combattre le harcèlement, passe par l’éducation : « Les enfants d'aujourd'hui sont les adultes de demain. » Et de reconnaître qu’à 18,000 kilomètres de son domicile, il lui est parfois difficile de comprendre cette « forte culture de la distance et du jugement » qu’elle a découvert dans notre métropole ».

Retrouvez l’intégralité de cet échange en écoutant notre podcast.

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