10 000 personnes seraient intéressées pour mettre à disposition d’un étudiant une chambre inoccupée, contre une participation fixée à 150 euros par mois et la réalisation de petits services.

« Un toit en partage  » est un concept de cohabitation entre seniors et étudiants. A l’origine de cette idée, les bailleurs sociaux Paris Habitat, Elogie-Siemp et la RIVP avaient lancé cette idée fin 2018. La ville de Paris avait appuyé le projet qui doit à nouveau être mis en place dès la rentrée prochaine et ainsi permettre de simplifier l’accès à un logement pour les jeunes. L’idée avait été testée au préalable fin 2018 ; Marc Padiolleau, chef du service handicap et vieillissement chez Paris Habitat, explique plus en détail, le début du projet : « On a écrit à nos locataires en sous-occupation, c’est-à-dire des personnes âgées de plus de 65 ans qui résident dans des logements de 3,4 pièces pour leur proposer le dispositif. On avait expérimenté ça en juin et septembre 2018 et on avait ciblé deux arrondissements : le 13ème et le 19ème car c’est là qu’on a le plus de seniors qui rentraient dans ce dispositif. On avait également des associations parisiennes qui venaient en relai derrière pour faire du porte à porte ».

Le déroulement de la cohabitation

Le principe est simple : les personnes âgées mettent à disposition d’un étudiant une chambre inoccupée, contre une participation fixée à 150 euros par mois et la réalisation de petits services. La formule a été fixée à ce montant pour plus de facilité et ne dépend donc pas de la superficie de l’appartement. Le projet est donc gagnant-gagnant : les plus âgés bénéficient de compagnie et les plus jeunes d’un logement à bas coût. Cette cohabitation partagée ne change pas le bail déjà signé par le senior car ce n’est ni une colocation ni une sous-location. Le contrat passé entre le jeune et la personne âgée part sur une base d'un an mais il est aussi possible de cohabiter pour une plus courte période si cela intéresse les deux partis.

Le rôle des associations

Deux associations encadrent le projet : le Pari Solidaire (pour le nord de Paris) et ensemble2générations (pour le sud). Ensemble elles organisent les inscriptions, la mise en relation du jeune et de la personne âgée et gèrent les signatures des documents. Elles peuvent même intervenir en cas de désaccord dans le binôme jeune/senior. D’après Marc Padiolleau, dans ce cas, « on a des clauses dans les contrats senior/jeune. Si jamais ils ne s’entendent pas, premièrement l’association a un rôle de modérateur, c’est à dire que si le senior se plaint du jeune ou inversement, l’association doit aller voir ce qu’il se passe et tenter de régler les choses et si cela ne se règle pas, il y a un mois de préavis et après le binôme s’arrête ». A noter que cette cohabitation peut avoir quelques inconvénients comme la hausse de la taxe d’habitation du senior si le jeune est salarié et gagne donc plus que le revenu fiscal de référence (79% du smic). Enfin, d’après Paris Habitat, près de 10 000 locataires remplissent les conditions pour tester la cohabitation intergénérationnelle !