A l'occasion des européennes, la ville de Paris dévoile un plan d’accessibilité pour que les 150 000 électeurs handicapées puissent exercer leur droit en toute autonomie.

Une urne électorale et au moins un isoloir à la hauteur d’une personne en fauteuil, c’est ce que Paris va proposer pour les élections européennes dans chacun des 896 bureaux de vote de la capitale. Ajouter à cela le nom du candidat en braille devant chaque pile de bulletins... Ce sont quelques unes de mesures prévues. La véritable innovation consiste à tenir compte du handicap intellectuel, avec l’utilisation d’une signalétique en français facile à lire et à comprendre.

Un travail associatif pour aider le handicap intellectuel

Ce chantier de mise en accessibilité électorale a commencé en septembre 2018. La ville de Paris a travaillé avec des associations de personnes handicapées, notamment Nous Aussi et l’Unapei pour le handicap intellectuel. Outre l’aménagement des bureaux de vote, deux films ont été créés. Un premier pour expliquer comment on vote, en français facile à comprendre, un second pour sensibiliser les organisateurs des élections au handicap.

34 bulletins accessibles pour les déficients visuels

Après les européennes, il est prévu une évaluation de ce dispositif pour envisager des améliorations. Certaines associations trouvent déjà que l’aménagement pour le handicap visuel pose problème. Il est prévu que le nom de chaque candidat sera inscrit en braille. Problème, le jour des européennes, 34 listes sont en compétition. Les bulletins ne sont pas en braille, donc impossible de se les rappeler une fois dans l’isoloir. Thierry Langlois membre du Groupement des intellectuels aveugles trouve que cet aménagement ne suffit pas : « Si vous en prenez deux, vous êtes repéré et si vous en prenez plus de deux, cela devient difficile à mémoriser ». Un autre dispositif permet d'aider les déficients visuels, un repère permet d'émarger sans se tromper de ligne.

Paris veut inspirer le législateur

La mairie de Paris estime que sa démarche est je cite « prescriptrice », pour inspirer le législateur. A l’heure actuelle le handicap intellectuel n’est pas encore pris en compte. Et surtout rien n’oblige les candidats à rendre leurs professions de foi accessible. Les associations précisent qu’il suffirait que les programmes soient envoyés sous la forme d'un fichier texte pour qu’une personne aveugle puisse y accéder via une synthèse vocale.