Manque des places, logique de rentabilité : la situation économique des EHPAD préoccupe et pose question alors même que les besoins augmentent. Jean Arcelin, ancien directeur de deux EHPAD privés raconte ses expériences dans son livre, Tu verras maman, tu seras bien. L'auteur est sur le plateau de Vivre FM c’est vous et dresse un état des lieux sur l'état préoccupant de la prise en charge des personnes âgées dépendantes.

Après une carrière dans le secteur de l’automobile, Jean Arcelin s’est reconverti pour travailler dans le médico-social, il a notamment dirigé deux EHPAD privés. C’est fort de son expérience qu’il dénonce les conditions dans lesquelles sont traités les résidents, il met en lumière une logique de rentabilité qui prend le pas sur toute autre considération. Pour Jean Arcelin « Le business libéral a une seule limite : c’est le soin des personnes âgées et dépendantes ».

Dans la course aux bénéfices, les résidents des EHPAD sont souvent négligés et l'alimentation est reléguée au second plan. « Les résidents feront toujours la différence entre quelque chose de bon et quelque chose de pas bon » rappelle Jean Arcelin qui dénonce les restrictions budgétaires qui touchent directement la vie quotidienne des personnes âgées et dépendantes.

Isolement, mal-être, manque de personnel...

Pour certains bénéficiaires, la situation est d’autant plus inquiétante qu’ils ne reçoivent pas de visites et qu'ils souffrent d’isolement. « C’est au contact de ces personnes que ma fonction prenait le plus de sens » souligne l'ancien directeur d'établissements. Les problèmes sont nombreux dans les EHPAD : un manque de personnels soignants, un taux d’absentéisme très important, un mal-être des résidents. Pour Jean Arcelin, la situation ne tend pas à s’améliorer, il estime que les logiques de rentabilité continuent de prendre le pas sur les considérations humaines, tout du moins dans les EHPAD privés « Dans un EHPAD, tout est géré au centime près ! » affirme notre invité.

Autre point préoccupant, la demande est supérieure est l’offre : « Ce qui est scandaleux ou cynique c’est que les grands groupes profitent de la rareté des places pour faire augmenter les prix et ne pas faire progresser les prestations », s’indigne Jean Arcelin. C’est pour rendre un hommage appuyé aux résidents, qu’il a écrit Tu verras maman, tu seras bien. L’ouvrage se présente sous la forme d’un roman qui donne un aperçu depuis le point de vue des résidents rencontrés. L'auteur ne tient toutefois pas à faire de son expérience une généralité et estime que des EHPAD, privés ou publics, fonctionnent bien et dans le respect de ses résidents.

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