Longtemps considéré comme tabou, l’excision devient un sujet de plus en plus médiatisé. Le quotidien de ces femmes et jeunes filles, qui voient leur destin basculer sans qu’elles ne se doutent de quoi que ce soit, est de plus en plus exposé. Diaryatou Bah a été excisée à l’âge de 8 ans. Étape qui marque les débuts des souffrances pour la Guinéenne de naissance. Sortie de cette période sombre de sa vie, l'auteure du livre, On a volé mon enfance, revient avec sincérité sur son parcours de vie au micro de Vivre FM dans l’émission Défi du quotidien - Le Grand Témoin.

« Des cris de souffrance qui vont rester à vie » c’est en ces termes que Diaryatou Bah décrit l’excision qu’elle a subi à 8 ans. Cette pratique qui consiste en l’ablation du clitoris est vu dans certaines cultures comme un moyen de s’assurer que les jeunes filles restent vierges avant le mariage. Une douleur innommable commise sur les jeunes filles et souvent le début d’une vie de souffrance… Dès l’apparition des premières règles, les jeunes filles se retrouvent mariées de force. Ce fut le cas de notre invitée, Diaryatou Bah, qui a dû se marier à 13 ans avec un homme de 30 ans son aîné.

Cette union forcée marquera le début du départ en Occident et la première étape d'une vie de souffrances. Violences, viols, fausses couches, isolement : le quotidien de Diaryatou Bah aura été particulièrement rude. Bien que les douleurs s'accentuent, au fur et à mesure « on banalise la violence » assure t-elle à notre micro. Ce n’est qu’après avoir eu des contacts extérieurs, notamment auprès des associations, qu’on lui apprend que la situation qu’elle vit n’est pas normale et qu'elle doit faire valoir ses droits et se libérer de l'emprise de son mari violent. Une émission de télévision qui évoquait le soutien que pouvait apporter les assistances sociales aura joué le rôle de déclic pour la jeune femme qui voudra, par tous les moyens, mettre fin à son calvaire.

Très vite, malgré ses difficultés liées à la langue, elle sera dirigée vers des personnes qui l’informent des recours existants qui l’aideront à retrouver sa liberté. Avec le recul, la jeune femme juge que « c’est un parcours difficile mais qui en valait la peine ! ». Diaryatou Bah n’en n’est pas resté là et s’est investi dans des associations, notamment, Excision, parlons-en depuis 2015 pour libérer la parole sur l’excision et notamment celle des premières concernées. Elle veut sensibiliser et informer sur cette pratique encore répandue dans certains pays, pour Diaryatou Bah « on a pas besoin de vivre quelque chose pour le comprendre » qui souhaite que tout le monde s’empare de ce sujet.

ÉCOUTEZ LES AUTRES DEFIS DU QUOTIDIEN - LE GRAND TÉMOIN

Didier Robiliard (France Parkinson) : "Il faut être malade pour confier à des malades une association de malades !"

Cyril Moré, un sportif engagé !

Zoé, illustratrice : "J’aime chatouiller là où ça fait mal"