Médecin et homme politique, Philippe Douste-Blazy porte désormais de nouveaux combats ambitieux à l’échelle internationale notamment avec Unitlife. Ce programme s’attaque au fléau de la malnutrition qui touche les pays les plus pauvres. Dans un monde qui montre davantage de signes de repli que d’ouverture, l’actuel secrétaire général adjoint à l’ONU n’hésite pas à appeler à plus de soldiarité. Il est l’invité de l’émission Vivre dans le Noir du vendredi 22 février 2019.

Les chiffres sont alarmants : un enfant de moins de 5 ans sur quatre est concerné par la malnutrition. Ce fléau a un impact sur la santé et le développement avec une baisse des capacités intellectuelles, une diminution des connexions neuronales et du quotient intellectuel… Les jeunes générations subissent de plein fouet le problème de la faim qui sévit dans de nombreux d’Afrique et d’Asie et qui engendrent des difficultés scolaires dès le plus jeune âge.

D'autant que la malnutrition ne se voit pas. Rien ne permet de distinguer au plus jeune âge un enfant bien nourri d’un autre qui souffrirait d’une mauvaise alimentation. C’est pour aider les enfants en carence nutritive et pour lutter contre cette malnutrition chronique, qui se traduit notamment par un manque de vitamines, qu’a été crée Unitlife. Ce projet aura eu le temps de mûrir car il aura nécessité près de quatre ans et le soutien des Nations unies dont il est devenu l'un des fonds. Unitlife compte sur  les contributions citoyennes pour redonner du sens au mot solidarité qui fait parfois défaut dans l’époque actuel : « ce qui est important c’est de faire avancer les financements innovants dans un monde de plus en plus égoïste, renfermé et protectionniste » explique Philippe Douste-Blazy au micro de Vivre FM.

Solidarité et non-charité

Le fléau touche de larges région d'Afrique et d'Asie tandis que le monde occidental est épargné. « la malnutrition chronique est effrayamment injuste » déplore l’ancien ministre de la Santé. Pourtant des solutions existent et notamment la taxe sur les transactions financières pour donner davantage de moyens aux pays du tiers-monde qui cumule les difficultés. Devant la baisse des dotations de l’aide publique au développement, Phillippe Douste-Blazy se prend à rêver d’un « whitenet » en opposition au darknet (l'Internet caché et anonyme) où sévissent divers trafics, un lieu qui serait celui des citoyens de tous horizons, tous ceux qui veulent oeuvrer pour la solidarité.

Solidarité et non-charité puisque l’actuel secrétaire adjoint à l’ONU rappelle que si les pays d’Afrique et d’Asie réussissent davantage, tout le monde en sortira gagnant avec des générations qui seraient peut-être moins tentés par les obscurantismes. À l’heure où les conséquences du changement climatique s’apprêtent également à frapper en premier lieu les pays pauvres, gageons que la solidarité que prône Philippe Douste-Blazy ne soit pas qu’un vain mot.

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