Être handicapé et parents est loin d’être une évidence. Parce que les personnes concernées ignorent souvent qu’elles peuvent être aidées. Et sans accompagnement c’est le parcours du combattant. Un comité composé d’associations et d’institutions, avance des pistes pour informer et mieux accompagner les familles.

Livres de contes et braille, berceaux adaptables en hauteur... les solutions existent pour permettre aux parents handicapés de pouponner. Mais l'handiparentalité n'est pas encore une évidence, ni pour les professionnels, ni pour les adultes avec un handicap qui manquent d'information. Mais les choses avancent.

Le comité « Parentalité des personnes en situation de handicap » rassemble des associations comme APF France handicap, l’AFM Téléthon, la Croix-Rouge française avec des institutions comme l’AP-HP et l’Union soins et services d’Île-de-France. Ces acteurs ont en commun la volonté c’est de lever les freins à l’handiparentalité. Le comité a organisé un colloque sur l’handiparentalité le 4 février, à Paris, au ministère de la Santé et de la Solidarité, un événement destiné à informer et à avancer des pistes.

Créer des centres d'information

La première proposition consiste à adapter la prestation de compensation du handicap à la parentalité (PCH), destinée à l’équipement et à l’accessibilité. Adapter ça veut dire notamment raccourcir les délais pour les demandes de dossier. Si on souhaite acquérir un berceau adapté, il va falloir que les familles ne soient pas mises en difficulté par les lenteurs administratives. L’autre mesure qui a retenu l’attention c’est la protection juridique des personnes. Il arrive que des professionnels insuffisamment formés au handicap fassent des signalements concernant un parent pour ce qu’ils estiment être un mauvais traitement.

Ces pistes ont été suggérées à deux membres du gouvernement présents au colloque : Sophie Cluzel, secrétaire d’État en charge des Personnes handicapées et Adrien Taquet pour la Protection de l’enfance. Le comité a aussi redit ses revendications : former les professionnels et sensibiliser les personnes handicapées à leurs droits. Ce n’est pas évident. Qui dit parentalité dit couple et sexualité. Le sujet est encore tabou. Cela passe par la création de centres d’accompagnement à la parentalité. Cela existe, par exemple à Roubaix, à Bordeaux, dans l’Yonne. Le comité estime que chaque département doit proposer une structure d’accueil pour les familles.

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