C’était l'une des promesses d’Edouard Philippe lors du Comité interministériel du handicap du 25 octobre 2018 : Simplifier les démarches administratives des personnes lourdement handicapées pour mettre fin à un véritable calvaire administratif, qui peut même s’apparenter à un "harcèlement". A titre d'exemple, un bénéficiaire de l'AAH (allocation adulte handicapé) doit en moyenne renouveler ses droits de 9 à 10 fois au cours de sa vie, même lorsque son handicap est irréversible. Désormais, dans certains cas, certaines allocations (comme l'AAH) pourront être attribuées à vie. 

Trois sujets traités par le décret

Premièrement, l’allongement de l’attribution des droits pour tous, désormais la période d’attribution est entre 1 et 10 ans.

Deuxièmement, la possibilité d’attribuer des droits sur une durée identique pour un ensemble de droits pour mettre fin à la multiplication des démarches à cause des échéances différentes.

Le troisième point, peut être le celui qui fait le plus parler: "l’attribution à vie de certains droits comme l’allocation adulte handicapé". Véronique Bustreel, conseillère nationale travail à l’Apf France Handicap, apporte une précision au micro de Vivre FM. Il s'agit en fait d'une attribution longue durée et non d'une attribution à vie.

Cette possibilité d’attribuer pour une durée longue, concerne trois droits depuis le 1 janvier : L’allocation adulte handicapé pour les 80% et plus, l’allocation compensatrice tierce personne, pour les 80% toujours, et pour la carte mobilité inclusion avec la mention « invalidité ».

 

La reconnaissance travailleur handicapé est aussi concernée par ces changements, seulement elle sera touchée par cette extension des droits seulement au premier janvier de l’an prochain car elle est comprise dans un texte issu de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui elle sera effective l’an prochain.

Pas d'automatisation

Pour l'application de ces nouveautés ne se fera pas automatiquement. Ces droits sont attribuables à partir de maintenant, pour toute nouvelle demande de droits, ou bien lors de demande de renouvellement de droits pour des personnes qui en sont déjà titulaires. Cette simplification des démarches c’est quelque chose qui se fera au fur et à mesure avec le temps.

Certaines MDPH mettent parfois plus d’un an pour traiter des dossiers de demande ou de renouvellement de droit et c’est là un des obstacles à franchir pour l’accession aux droits des personnes handicapées.

Véronique Bustreel explique qu'il s'agit du prochain grand défis de l'Apf France Handicap " Il faut rechercher l'adhésion des MDPH et faire en sorte qu'elles attribuent massivement ces droits pour que ce soit un choc de simplification effectif pour les personnes concernées", explique-t-elle.