Parce que Vivre FM vous donne chaque jour la parole, David Brunier consacre tous les jours une chronique dédiée aux femmes et hommes du quotidien avec des parcours de vie d’exception ou marqués par des épreuves et des exploits mémorables. Aujourd'hui dans le Grand Témoin - Défi du quotidien, c’est  Ioulia Condroyer, auteure de À vif, journal d'une maman pas comme les autres, qui s’est confiée au micro de Vivre FM.

Comment peut-on rencontrer la mort en donnant la vie ? Comment surmonter le deuil périnatal ? Comment se reconstruire dans cette vie qui sera forcément différente ? Toutes ces questions  Ioulia Condoyer se les posait suite à la naissance de son fils Simon qui n’a vu le jour que pour s’éteindre. C’est à travers son témoignage A vif : journal d’une maman pas comme les autres qu’elle nous partage son questionnement mais aussi son évolution dans cette vie qui ne sera définitivement pas la même.

Dans son œuvre, Ioulia nous transmet un journal intime qu’elle avait commencé à écrire deux mois après la naissance sans vie de son fils Simon. « Ceci était un tsunami qui a tout ravagé sur son passage « C’est lors d’une visite de routine que la sage-femme n’a pas trouvé le cœur de Simon. Au fond de moi, j’ai tout de suite compris ce qui s’est passé sans vouloir l’admettre, et le cauchemar a vraiment commencé » nous raconte Ioulia avec un ton qui imprime une tristesse profonde.

Cependant, le cauchemar était double pour Ioulia et ses proches. Un mois après le décès de Simon, la mamange a été convoqué aux urgences où on lui a déclaré qu’elle était atteinte d’un cancer du placenta,  un cancer extrêmement rare qui était à l’origine de ce drame et qui pourrait se transmettre au reste de ses organes.

Rapidement, Ioulia se rendait compte qu’elle n’était pas la seule à vivre cette douleur. Elle découvre ainsi la communauté des mamanges. C’est le nom qu’on donne aux mamans qui ont été confronté à la mort en donnant la vie. « Au départ quand ça s’est passé, je ne savais pas que ça pouvait exister. Je croyais que moi j’étais la seule concernée. Puis, en allant chercher sur internet, en trouvant des groupes de discussions ou en lisant des témoignages, on se rend compte que malheureusement ça arrive plus souvent qu’on le croit. »

Le choix de rappeler régulièrement la prénom de Simon n’est pas anodin. Ioulia a besoin de le faire exister. « Je pense que le fait qu’il n’existait que dans mon ventre et que personne ne l’a vu, sauf mon mari et moi, fait qu’on a besoin de le rendre réel. Il est réel pour moi et je veux qu’il soit réel pour tout le monde, et la seule manière de le rendre réel c’est son prénom. » Avant tout, le prénom est la seule chose qui reste à ces mamanges.

Texte : Hadjer Reggam 

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