Aurélien Pradié, député du Lot et membre des Républicains avait soumis une proposition de loi pour l’inclusion des élèves handicapés en octobre dernier. Le texte a été rejeté par la majorité. L’élu a donc choisi de prendre la route à partir de ce 24 janvier 2019, pour aller à la rencontre des Français et replacer ainsi l'inclusion scolaire au coeur du débat politique. Invité de la matinale de Vivre Fm, ce mercredi 16 janvier 2019, Aurélien Pradié a présenté son "Tour de France du Handicap à l'école", initiative qui permettra, selon lui, de replacer le débat politique, au coeur de nos territoires. 

Il va sillonner la France durant sept semaines sur un vélo. Aurélien Pradier prépare ce qu’il appelle un « Tour de France du handicap à l’école ». Le jeune député Les Républicains du Lot compte se déplacer dans huit départements. Le périple commence le 24 janvier dans le Maine-et-Loire et devrait se terminer le 15 mars en Haute-Savoie. A chaque étape Aurélien Pradié a prévu de rencontrer des acteurs de la scolarisation d’élèves handicapés : des enseignants, des parents et des associations.
L’objectif est de recueillir des témoignages et à partir de ce travail de rédiger un livre blanc sur la scolarisation des jeunes handicapés.

« Le gouvernement n’a fait que le minimum de son job »

Ce tour de France est la conséquence d’un vote à l’Assemblée en octobre dernier. Aurélien Pradier, avait déposé une proposition de loi. Ce texte soutenu par le groupe Les Républicain vise surtout à créer un statut de l’aidant pour les élèves porteur de handicap. La proposition a été soutenue par les tous les groupes politiques de l’hémicycle, à l’exception de celui de La République en marche. Les députés du parti de la majorité ont même fait passer une motion de rejet préalable, pour que la proposition de loi ne soit même pas examinée. « Et c’est derrière cette brutalité là, sur ce que j’ai vécu comme un mépris terrible (….) que je me suis dit qu’on n’allait pas en rester là », raconte l’élu. Le texte prévoyait notamment de faire sortir les accompagnants scolaires de la précarité : un salaire moyen de 800 euros pour un travail à temps partiel, beaucoup de déplacements et une formation insuffisante. « Oui, le gouvernement a augmenté le nombre d’accompagnants, mais il n’a fait que le minimum de son job, parce que le nombre d’élèves en situation de handicap a énormément augmenté », explique Aurélien Pradié. Le nombre d’élèves avec un handicap est passé de 100 000 en 2006 à 320 000 en 2017.

Débat national ou opération séduction ?

D’ici son tour de France, Aurélien Pradié aura peut être l’occasion de rencontrer Emmanuel Macron. Le président sillonne actuellement la France, pour échanger avec des élus et le 18 janvier il sera dans le Lot. Le député Les Républicains a d’ailleurs publié une lettre ouverte au chef de l’État pour dénoncer une opération séduction. « Je lui poserai notamment la question sur le handicap en lui disant, puisque c’est un sujet prioritaire pourquoi vos député très disciplinés ont rejeté la discussion de ce texte-là » précise Aurélien Pradié. Et l’élu pointe du doigt le débat organisé par l’exécutif suite à la crise des gilets jaunes : « C’est bien beau aujourd’hui de dire qu’il faut qu’il y ait des députés qui débattent, des maires qui fassent vivre la démocratie. Depuis 18 mois ces maires et ces députés ont été complètement méprisés ».

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