Et si les peines judiciaires étaient appliquées au grand air, plutôt qu’en prison ? Cela paraît incompatible avec le principe de peines, mais c’est pourtant le cas dans une exploitation fermière en plein cœur de la région parisienne. Elle y emploie des tigistes, c’est-à-dire des personnes sous main de justice, qui effectuent des travaux d’intérêt général. À la place d’une peine de prison, ils travaillent donc au grand air, en compagnie des animaux et des autres fermiers. Un bon moyen de se réinsérer dans la vie professionnelle ! Théo Andrieux est allé à leur rencontre.

« Le matin quand on arrive, on prend l’herbe qu’il y a à prendre pour donner aux animaux. On peut couper du bois, ou faire du compost, ou du tri. C’est varié, c’est varié. » Thomas (les prénoms ont été modifié est un père de famille d’une trentaine d’année, qui depuis début juillet, est condamné à effectuer ces travaux d’intérêt général, au sein d’une ferme, en plein cœur de la Seine-St-Denis. Il est en train de décharger et de stocker des cageots de nourriture pour le compost et les animaux. Un travail auquel il n’est pas habitué, dans un environnement qui ne lui était pas familier.

Redonner goût à l'activité

Cette ferme particulière appartient à une association : Les Fermiers de la Franciliennes, qui a déjà fondé deux exploitations. L’association a notamment pour vocation d’accueillir et d’employer des personnes enclavées, et marginalisées, qui collaborent avec des bénévoles et des jeunes en service civique. De quoi reprendre reprendre goût à l’activité.

« Dans la grande majorité, ça se passe très bien, et les tigistes viennent mettre leur pierre à l’édifice des fermiers », explique Eloïse Guidotty, agro-écologue et coordinatrice technique de l’association.

Réinsertion, pédagogie et médiation animale

Mais cette association, Les Fermiers de la Franciliennes, n’a pas seulement une vocation de réinsertion sociale. Elle favorise aussi la réhabilitation durable d’espaces naturels, et propose des activités éducatives adaptées. Avec des enfants autistes, on utilise ici la médiation animale.

Mais, en plus des enfants, l’association fermière apporte également des effets bénéfiques aux tigistes qu’elle emploie. Thomas nous a d’ailleurs confié avoir trouvé dans ce travail travail une nouvelle source de motivation.

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