David Guillemet est agriculteur dans le Morbihan. Lui-même autiste et polyhandicapé, il gère une ferme à but non lucratif qui accueille des jeunes stagiaires en situation de handicap. Mais après une catastrophe sanitaire qui a tué la moitié de ses vaches, David Guillemet se retrouve au bord de la faillite. Dans une vidéo très touchante diffusée sur Internet, le paysan lance un appel à l'aide, pour sauver ce projet unique en France, vecteur de valeurs humanistes. 

« Dans l’agriculture c’est déjà pas simple, alors on ne va pas en plus prendre des débiles au lycée ! », cette phrase prononcée par un représentant syndical agricole restera gravée dans la mémoire de David Guillemet, agriculteur autiste et handicapé moteur, cet homme y a même vu une raison de persévérer dans son engagement en faveur d'une agriculture inclusive. Son exploitation est située à Ploërdut dans le Morbihan, c'est est une ferme très particulière. Edoras accueille des personnes handicapées en stage. Certains viennent pour trouver une activité qui leur servira de tremplin pour retourner vers l'emploi, d'autres projettent d'aller plus loin et de lancer un jour leur propre exploitation.

Cet exploitant hors du commun souhaite montrer que les personnes handicapées sont capables d'exercer dans ce secteur, au même titre que les valides. Seulement, la ferme connaît une épidémie depuis 2015, la moitié du troupeau a été tué. Aujourd'hui Edoras est en redressement fiscal et le 2 octobre il a lancé appel aux dons pour pouvoir continuer son activité d'inclusion des personnes handicapées dans le secteur agricole.

Un secteur en crise

La France est un important producteur agricole au sein de l'Union européenne. Le secteur a rapporté plus de 71 milliards d'euros en 2017. Une force qui vient notamment du fait qu'en France, on compte 850 000 agriculteurs. Seulement, le secteur ne se porte pas bien pour autant. Les petits agriculteurs se retrouvent écrasés par les plus grands. En 1988 on comptait plus d'un million d'exploitations, contre 450 000 aujourd'hui.

Le contexte économique est tel qu'il cause un épuisement professionnel des agriculteurs. Il cause également une énorme précarité de ces derniers. Un agriculteur touche en moyenne 18 300 euros, soit une baisse de 29% comparé à 2015.
Le modèle agricole global laisse aussi une forte empreinte écologique, avec la surproduction, qui conduit à un appauvrissement des sols, et l'utilisation massive de pesticides.

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