Cendrine Genty interviewe Aurélie Ollivier dans "Le jour où..." Cet été là, celui de ses 27 ans, Aurélie est bien décidée à la croquer à pleines dents ! La jeune femme est sur le point de vivre une reconversion professionnelle qui l'enthousiasme et la passionne : au revoir le commerce, bonjour la reprise d'études pour devenir infirmière ! 

Éduquée d'un côté à la dure et à l'ancienne par un père éleveur de chevaux et négociant en vins, et de l'autre, avec beaucoup d'amour et de surprotection par sa maman, Aurélie tente depuis son enfance de trouver son équilibre et surtout, sa place dans la vie. Les études qu'elle s'apprête à effectuer correspondent à ce besoin de sens et d'engagement qu'elle ressent si fortement. 

C'est une simple petite boule en bas de son cou, juste au niveau de la clavicule droite, qui va surgir tel un tsunami dans sa vie au cours de cet été là. 

Si des examens et un premier diagnostic lui annoncent une simple boule de graisse, Aurélie écoute son instinct. Et ce dernier lui dit de ne pas s'arrêter à cette affirmation. 

Bien lui en prend d'oser demander un second diagnostic, même si la démarche lui coûte. Il n'y a en effet rien que la jeune femme déteste plus que la peur " de déranger". Mais c'est ce qui va lui sauver une première fois la vie. Car son instinct ne s'est pas trompé. Aurélie n'a pas une boule de graisse, mais bien un cancer. Un cancer du système lymphatique appelé maladie d'Hodgkin.

On lui recommande de renoncer à ses études d'infirmière. C'est mal connaître la jeune femme. Elle le sent, ce sera certainement difficile parfois d'allier cours et traitements intensifs, mais c'est ce qui la motivera.

Avec courage et détermination, Aurélie traverse ainsi cette première année d'études si différente de ce qu'elle avait imaginé. Mais pas à pas, se dirige vers un moment si intensément espéré : celui de sa rémission. 

Car on lui a bien dit à Aurélie "qu'elle en a presque de la chance d'avoir ce cancer là et pas un autre." Car le pronostic de ce lymphome est "excellent". Excepté pour les 0,6% de la population étant atteints de Hodgkin réfractaires aux traitements de première intention pour qui le pronostic est la mortalité.

Des mois plus tard, Aurélie voit sa nouvelle vie lui tendre enfin les bras. Elle est sur le point de vivre son tout dernier rendez-vous, celui tant attendu. Celui de l'annonce officielle de sa rémission. Elle savoure son bonheur, celui d'être en vie, et de se projeter dans un avenir "sans hôpital".  Pour célébrer ce moment si précieux, elle a programmé une semaine de ski. Elle doit partir le lendemain de ce rendez-vous.  

Et c'est ce qu'elle a en tête et dans le coeur, jusqu'au moment où... les mots de la médecin résonnent.

Elle ne lui annonce pas sa rémission. Elle lui annonce une nouvelle sentence. Aurélie souffre d'un Hodgkin réfractaire réévolutif. 

Elle vient d'intégrer officiellement les 0,6% des personnes pour qui le diagnostic est la mort.

Dans "Le jour où...", Aurélie nous livre, avec douceur, générosité, sincérité, ce qui a été la clé pour elle lorsqu'elle s'est vue mourir dans sa chambre stérile. Elle nous raconte les étapes de son histoire, de son vécu, avec pudeur. Et sans tabou. En toute franchise. Entre sourires et larmes. 

La liste de ses rêves, la liste de ses envies, c'est ce qui a tenu Aurélie. Durant son hospitalisation à la suite de son autogreffe, mais également dans l'après. Cet après traitements où les "ex-malades" se retrouvent soudain si seuls. Quand on leur recommande désormais "d'aller de l'avant".  De "laisser tout ça derrière eux".

Alors même que leurs émotions, à la suite d'un tel tsunami, ne peuvent être si simples à absorber. 

Aurélie nous raconte. Aurélie nous explique. Aurélie nous offre les clés de sa résilience. Les clés de sa métamorphose. Elle qui depuis, a obtenu son diplôme d'infirmière en même temps que toute sa promo ! Elle qui a exercé uen dizaine d'années ce beau métier. Et qui depuis, accompagne les personnes différemment, en tant que brillante attachée de presse. 

Aurélie qui a, depuis exaucé la quasi totalité des rêves de sa liste de rêves et qui n'a de cesse, d'en intégrer et d'en réaliser de nouveaux. 

Aurélie qui a, trouvé sa place, et pour qui la maladie lui a donné des années de vie