Madame la maire de Paris, Anne Hidalgo, était ce matin l'invitée spéciale pendant une heure de notre radio pour répondre aux questions qui touchent au handicap et à l'inclusion des personnes en grande difficulté.

Pendant une heure ce matin, nous avons évoqués différents sujets avec Madame la maire de Paris, Anne Hildago. Accessibilité, logement, éducation, travail des personnes en situation de handicap ou encore inclusion ont été au cœur de notre interview.

Portrait d'une bosseuse ...

Anne Hidalgo, ou Ana María Hidalgo Aleu, ne renie en rien ses origines aussi bien espagnoles que modestes : « moi j’étais fille d’ouvrier ». Bosseuse, cette spécialiste du travail - elle a été l’une des plus jeunes inspectrices du travail en France - n’est entrée en politique que tardivement en adhérant en 1994 au Parti Socialiste. Si en 1997 elle est devenue membre du gouvernement Jospin, en tant que conseillère dans différents cabinets ministériels comme celui de Martine Aubry, c’est en 2001 qu’elle a marqué les esprits en devenant la première adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoë, durant 13 années.

On lui a souvent reproché d’avoir été dans l’ombre de Bertrand Delanoë. Une ombre protectrice, mais aussi un héritage qu’elle porte avec aisance. En 2013, elle a sorti un livre-programme « Mon combat pour Paris », annonçant ainsi sa candidature à la mairie de Paris après que Bertrand Delanoë ait annoncé sa décision de ne pas briguer de troisième mandat. Elle est devenue « la première » maire de Paris le 5 avril 2014. Et suite à la création de la métropole du Grand Paris en 2016, elle en est devenue la vice-présidente.

... et d'une « femme qui sait trancher »

Depuis des années, elle n’a pas de mal à se définir comme sociale-démocrate, écologiste, féministe, très européenne, de gauche, progressiste et humaniste. Quelques critiques très personnelles fusent néanmoins contre elle. Lors de la démission fin 2018 de son premier-adjoint, Bruno Julliard affirmait qu’elle manquerait « d’humilité et d’une capacité de remise en question. » Mais de telles critiques, Anne Hidalgo n’en a visiblement pas grand-chose à faire. Anne Hidalgo est une femme d’action : elle est « là pour agir ». Parfois peut être trop ? Il lui est aussi reproché « de se mêler de tout : chômage, réfugiés, horaires d’ouverture des magasins… ». Anne Hidalgo estime néanmoins que « tout ce qui se passe dans une ville doit quand même passer par son bureau. »

Jean-François Rial, PDG du Groupe Voyageurs du monde, qui était ce matin invité aux côtés d’Anne Hidalgo, a témoigné qu’elle possédait « une vraie colonne vertébrale. » Pour lui, qui n’a jamais caché sa préférence pour Emmanuel Macron, elle est « cohérente, humaniste, écologiste et toujours prête à défendre la situation des migrants ». Mais surtout « elle écoute et elle sait trancher ».

Rendre accessible 900 équipements d’ici 2021

Durant cette heure Anne Hidalgo nous rappelle qu’elle n’aime pas les étiquettes et nous explique avec force de détails certaines des actions menées avec son équipe de la ville de Paris.

L’un de ses engagements politiques, c’est de rendre accessible 900 nouveaux équipements d’ici 2021 : « Pour moi l’accessibilité, c’est la ville inclusive. En fait une ville ne peut pas fonctionner qu’avec des gens qui vont tous très bien, des gagnants de la mondialisation. Une ville doit fonctionner avec l’ensemble de ses populations. Et souvent une ville comme Paris, est créative, avec une innovation souvent inspirée par la part que l’on doit soigner nous-mêmes ». 

A ce jour 229 équipements municipaux sont accessibles. Et de confirmer : « A la fin de mon mandat, plus de 50% des équipements municipaux – bibliothèques, crèches et établissements publics, seront accessibles ». 

« Il faut que nous ayons une ambition »

Cette question d’accessibilité c’est celle qui s’engage avec les jeux olympiques et para-olympiques : « nous faisons de la question d’accessibilité des transports en commun et notamment du métro, un poids fort de nos engagements. » Toutefois pourra-elle avoir du poids ? Car même si elle a demandé « à la Ministre des transports que l’on puisse dégager des financements », elle n’ignore pas que ce n’est pas une compétence de la ville, le métro étant de la responsabilité de la Région Île-de-France et du Ministère des transports via la RATP. Mais d’insister : « il faut que nous ayons une ambition ».

Des preuves tangibles

Reste toujours cette impression que les mesures prises et les promesses de campagne ressemblent à un chapelet de propositions où il est parfois difficile de s’y retrouver. A la question d’en savoir plus sur les grandes lignes de la stratégie parisienne « Handicap, inclusion et accessibilité universelle 2021 », nous sommes restés sur notre faim. Même si Anne Hidalgo apporte des preuves tangibles avec la prochaine ouverture d’une unité d’enseignement maternelle pour enfants autistes dans le 9ème arrondissement ou encore d’annoncer le réaménagement de sept des grandes places de Paris 100% accessibles. Pour en savoir plus, il nous faudra suivre les avancées dévoilés la semaine prochaine au Conseil de Paris.

Une durée qui n'appartient qu'à ses électeurs

La question du handicap pour une ville comme Paris est une ambition qui s’inscrit dans le temps. Du temps, Anne Hidalgo en aura-t-elle assez pour confirmer tous ses engagements de campagne ? Voilà un point sur lequel nous ne manquerons pas de revenir dans les semaines à venir.