Grégoire Delacourt est mondialement connu pour son roman - La liste des mes envies - publié dans 27 pays avec plusieurs adaptations au théatre et au cinéma.

Dans son huitième roman -  Mon père - ( Editions JCLattès)  il aborde un sujet délicat : la pédophilie au sein de l’église et au sein des familles.

Le silence de l'horreur. 

"Un livre de colère, un livre d'amour, un livre de choses fracassées". Un livre qu'il a envie d'écrire depuis le cathéchisme et la lecture du sacrifice d'Abraham.

Le trajet de cette écriture ? Grégoire Delacourt en parle dans le noir absolu

Occultées pendant des décennies, les affaires de pédophilie au sein de l’Église ne quittent plus l'actualité. Dernier cas en date, celui du Cardinal Barbarin, condamné pour ne pas avoir dénoncé les agressions sexuelles commises par un prêtre sur un mineur. Mais dépénalisé par le Pape.

Mon Père,  de Grégoire Delacourt, met notamment en situation trois jours de huis-clos d'un père et d'un prêtre qu'il soupçonne d'avoir violé son enfant.

L'auteur définit son livre comme compliqué, difficile mais également comme un livre d’amour ! Il considère l'avoir simplement "mis au propre". Il était dans sa tête depuis toujours. Tout le conduisait à l'écrire. Ce trajet d’écriture comprend donc ces zones d’ombre, de doutes qui l'ont suivies depuis son premier roman. Un cheminement indispensable pour arriver à une création qu'il compare à un accouchement heureux et joyeux.

L'écriture comme moyen de dénoncer

L’écriture est d’ailleurs une obligation pour Grégoire Delacourt. Il écrit en dormant, en vivant, en pleurant et  utilise ce moyen pour prendre la parole, parce qu’il ne peut pas s'empêcher d'écrire. C’est notamment pour défendre les enfants violés, abusés, qu’il trouve dans la littérrature le moyen de dénoncer ces pratiques. Il prend le soin de ne pas dénoncer l’Église dans son ensemble mais de tacler ceux qui la dirigent et qui entretiennent le silence sur ce sujet : « Le gouvernement de l’Eglise est responsable du silence sur la pédophilie » affirme l'écrivain. Mais il y a des prêtres extraordinaires.

Et si la punition et la réinsertion des pédophiles religieux ou non dans la société est un souci, la question de la réparation des enfants abusés et agressés est encore plus importante et difficile à résoudre.

« Vers qui se tourner, à qui on parle, quand on est victime de ce genre de choses ? » se demande Grégoire Delacourt.

Mon père - Grégoire Delacourt - 

Crédit photo : Fred Pierre

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