Très tôt confrontée à la différence, Louise Adelson a construit son identité à la frontière entre deux cultures. Descendante d’esclaves martiniquais par son père et de paysans vendéens par sa mère, ce n’est qu’au contact d’autrui qu’elle a pris conscience de ce qu’elle représentait aux yeux des autres. Elle se confie dans l’émission Le Grand Témoin - Bien dans sa tête présentée par Carole Clemence et revient sur son ouvrage "La Mal-Blanchie" aux éditions L'Harmattan

Très tôt confrontée à la différence, Louise Adelson a construit son identité à la frontière entre deux cultures. Descendante d’esclaves martiniquais par son père et de paysans vendéens par sa mère, ce n’est qu’au contact d’autrui qu’elle a pris conscience de ce qu’elle représentait aux yeux des autres. 

“Je n’ai jamais souhaité être plus noire ni plus blanche” affirme d’emblée Louise Adelson qui n’a pas été confrontée, lors des premières années de sa vie, aux problèmes que pouvaient poser la double culture. Ayant grandi dans un cocon, ce n’est qu’à l’école que les choses se gâtent et que les insultes fusent. "Mal-blanchie, bamboula, négresse, singe" : la petite Louise est victime d’insultes, de discriminations qui perdurent quelques années.

Ayant souvent été la seule “personne colorée” de sa classe, selon ses mots, et venant à fortiori d’un milieu social défavorisé, discriminations et mises à l’écart étaient le quotidien de notre invitée. Une autarcie que vivaient également ses parents qui ne “fréquentaient personne”. Celle qui a mené une carrière en communication, s’est également intéressée à la question de l’esclavagisme qui suscite un grand intérêt chez elle. En se replongeant dans cette histoire douloureuse, qui était aussi celle de son père, elle nous avoue s’être sentie davantage noire que blanche.  

Pour autant, lorsqu’elle se rend en Martinique, elle prend conscience du fait que pour les populations locales, elle est considérée comme "venant de métropole". De plus, le fait que son père eût épousé une blanche était à l'époque perçu comme une trahison.

De toute cette expérience, Louise tire une morale : la différence n’est pas une malédiction et permet de développer sa résilience. Il y a mille façons de s’épanouir et de se faire une place. C'est ce beau message d'espoir que Louise Adelson veut faire passer dans son ouvrage, La Mal-blanchie