Les troubles dys affectent les apprentissages, la concentration et le langage. Les enfants porteurs de ce type de handicap peuvent tout à fait suivre une scolarité en milieu ordinaire, à condition d'être suivis par un auxiliaire de vie scolaire (AVS) pendant leurs cours. En France, il manque plus de 10 000 de ces AVS. Souleymane a la chance d'avoir bénéficié d'un tel accompagnement et de suivre des cours avec des jeunes de son âge. Notre reporter revient sur le parcours d'un jeune dans le milieu ordinaire.

Souleymane est en quatrième. Ce élève n'a jamais redoublé mais pour cela il a du redoubler d'efforts. En CM2, ils faisaient des divisions et moi je ne savais même pas ce que c'était. J'étais encore à apprendre les soustractions » raconte le collégien. Heureusement pour lui, Souleymane a rencontré sur son chemin des personnes qui croient en lui et qui l'encouragent. L'adolescent a bénéficié d'un accompagnement par des auxiliaires de vie scolaire, notamment par Virginie, une AVS avec qui ce jeune a pu progresser : « Elle cherchait des trucs pour que je puisse apprendre, des trucs adaptés pour moi », se souvient Souleymane. Mais ce jeune revient de loin, en primaire il avait même la réputation d'être un élève difficile. Après avoir eu une AVS en CE1, l'écolier a pu passer dans la classe suivante mais sans accompagnement suivi. L'enfant s'est retrouvé livré à lui-même et le fait d'être incompris a eu des effets négatifs sur son comportement : « Il était violent avec lui-même, violent vis à vis des autres, il pouvait s'en prendre à un adultes. Il n'avait pas de limites dans sa colère » raconte Lydie Labage, qui enseignait à l'école Les Écuyes à Saint-Germain-en-Laye. dans laquelle l'élève était scolarisé.

Les AVS veulent être formées

Le travail accomplie par Virginie a permis à Souleymane de progresser. L'enseignante a eu Souleymane dans sa classe et a travaillé en lien avec l'AVS. Les deux femmes ont dû faire preuve de patience, l'enfant s'est senti en confiance et s'est même ouvert aux autres. Virginie parle de son travail avec passion, elle confie que chaque matin elle a hâte de retrouver son élève. Seul bémol, cette activité d'accompagnant scolaire n'est pas reconnue à sa juste valeur : « Je ne sais même pas si on pense que c'est un métier » confie-t(-elle en souriant. De même que les enseignants affirment ne pas être formés pour accueillir des élèves handicapés, les AVS ne disposent pas de formation, d'une « vraie formation » comme le souhaite Virginie. Une auxiliaire de vie scolaire suit le même élève durant deux ans en moyenne. Virginie a bien mis une année pour canaliser la colère de l'enfant et l'aider à renouer un lien avec la classe. L'accompagnante a réussi à obtenir de suivre le jeune une année de plus que prévu, pour assurer la transition avec le collège. Ce travail a valu à l'AVS un prix coup de coeur des Trophées des nounous.

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