La France manque de places pour la prise en charge des personnes handicapées. Sur les 600 000 personnes autistes, 4 000 sont accueillies en Belgique, dans des établissements médico-sociaux. Cet exil forcé, entraîne un éloignement géographique difficile à gérer pour les familles et un isolement des résidents handicapés à l’étranger. Virgine Leydier a rencontré Françoise, une Parisienne dont le fils Mathieu, porteur d’autisme, se trouve en Belgique.

Mathieu a 23 ans est autiste, quand il est angoissé, de devenir agressif et de s’automutiler. Pour Françoise, la mère du jeune homme, pas question de le laisser vivre dans son appartement à Paris « On n’a pas les conditions pour accueillir Mathieu, au sixième étage. Je suis obligée de lui fermer les fenêtres, j’ai peur qu’ils ne sorte dans le balcon et qu’il lui arrive quelque chose. C’est très dangereux ». Cette femme a d’abord tenté de placer son fils dans un établissement en France. Faute de place, il a fallu se résoudre à opter pour la Belgique. Françoise a pris cette décision pour que son fils puisse progresser dans un établissement propre, animé par une équipe jeune et dynamique. Mathieu a des problèmes de concentration et de diction et il a besoin d’être encadré.

Un service éloigné et coûteux

La difficulté c’est de vivre l’éloignement géographique. La mère n’a pas de voiture et son fils ne peut pas venir à Paris car il est angoissé en voiture.. « Mathieu ne garde pas la ceinture, il l’arrache et il agrippe le chauffeur. Donc c’est un danger pour conduire. Il peut à tout moment provoquer un accident. », explique Françoise. Pour cette femme la situation est intenable et incompréhensible, La sécurité sociale paye pour financer l’établissement, tandis que l’allocation adulte handicapé de son fils sert à payer le reste à charge. Comme de nombreux proches aidants, cette femme ne comprend pas pourquoi la France continue à payer un service d’accompagnement situé à l’étranger plutôt que de créer des places en France.

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