À  l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, ce jeudi 8 novembre 2018,  l’Unicef a publié une consultation auprès de 26 458 enfants et adolescents âgés de 6 à 18 ans. L’étude montre que les filles estiment avoir moins de droits que les garçons et propose des solutions pour faire reculer les stéréotypes. Car l'inégalité hommes/femmes se mettraient en place dès le plus jeune âge, toujours selon L'Unicef, avec des filles privées de lieux de rencontre et qui ne se mélangent pas aux garçons dans les cours d'école.  Julie Zerlauth,  Responsable Plaidoyer et Sensibilisation - Unicef France - nous éclaire sur le sujet.

Trois garçons sur dix pensent qu’ils ont moins de droits que les filles. Mais les filles sont 45 % à considérer qu’elles ont moins de droits. Cet écart montre que dès le plus jeune âge les représentations liées aux inégalités de genre sont solidement ancrées. Ce sentiment augmente d’ailleurs avec le temps, à 17 ans, les adolescentes sont 65 % à considérer qu’elles ont moins de droits que les garçons. C’est le principal enseignement d’une consultation organisée par l’Unicef. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance a interrogé des jeunes de 6 à 18 ans sur leur perception du harcèlement, des inégalités et du rapport entre les sexes. L’inégalité se constate d’ailleurs dans la cour de récréation, où les garçons jouent au centre et les filles sur les bords.

Les filles exclues de l’espace public

Les filles sont deux fois plus concernées par le harcèlement que les garçon, une sur dix dit avoir subi une forme d’insulte ou de harcèlement. Ce phénomène se traduit par un renoncement à l’espace public, au profit de l’autre sexe. La consultation relève que dans les établissements scolaires situés en zone prioritaire, les garçons occupent massivement l’espace public, aux dépens des filles, reléguées à des lieux confinés et plus sécurisés. Les réponses de l’enquête a été réalisée par le sociologue Serge Paugma, la géographe spécialiste des genres Edith Maruejouls et l’haptothérapeute Catherine Dolto. Ces chercheurs donnent des pistes pour remédier aux discriminations, notamment faire de la place pour les activités des filles dans l’espace public et garantir une meilleure mixité. Les auteurs de la consultation appellent aussi à mieux informer sur la sexualité, sur les addictions et l’utilisation des réseaux par des jeunes.

Lire la consultation Quel genre de vie ? Filles et garçons : inégalités, harcèlements, relations (PDF) ou la synthèse (PDF)

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