Solidarité

Liban : un « ultra marathon » au profit de l'autisme

Une marathonienne libanaise - DR
Une marathonienne libanaise - DR
Cinq femmes vont se relayer de Naqoura, au sud du pays jusqu'à Tripoli, la deuxième ville du pays, pour courir en faveur d’un plan d’aide pour enfants autistes.

L’« ultra marathon » s’appelle Runsawa. Run est un mot anglais qui signifie courir et sawa un mot arabe qui signifie ensemble. Parler de l’autisme, c’est le but principal de cette opération. Lever des fonds le but second. Le lundi 16 mai, Grace Madi, Sonia Hanna, Nadine Kalot, Sandra Gargour et Ouri Sevian vont s’élancer pour un « ultra marathon » de 250 kilomètres. Cinq femmes de différentes générations pour une cause : l’autisme. L’initiative aura lieu pendant une semaine. L’évènement est organisée par l'Association du marathon de Beyrouth afin d’aider l'Association libanaise pour l'autisme à lever des fonds en faveur des enfants autistes.

C’est l’une des coureuses, Grace Madi, qui est à l’origine du projet. Mère d’une fille qui est légèrement atteinte d’autisme, cette femme a eu l’idée de réunir une équipe de cinq participantes pour attirer l’attention sur ce handicap dont on ne parle pas assez au Liban. Elle avait déjà fait un marathon pour soutenir l’autisme. Elle sait de près que pour vaincre cette affection, « on doit donner beaucoup de soi, et aller vers l’autiste pour le ramener à nous ». Là, les coureuses ont décidé de donner un peu plus d’elles-mêmes et de ne pas faire 42 kilomètres (un marathon) mais 250.

Toucher les parents concernés

Les coureuses se sont beaucoup préparées. C’est un entraînement journalier tant physique que mental. Le premier jour, c’est facile, dit Grace Madi, mais le deuxième et troisième jour, ce n’est plus le physique qui compte, mais la tête. « On s’est décidé à le faire, donc on va aller jusqu’au bout » confie la coureuse. Pour May el-Khalil, présidente de l'Association du marathon de Beyrouth, le sport a une fonction importante dans le domaine humanitaire et social.

Pour Arwa el-Amine Halawi, présidente de l'Association libanaise pour l'autisme - qui est en déficit cette année de 250 000 dollars (environ 220 000 euros)-, ce marathon pourrait permettre de récolter 80 000 dollars (environ 70 000 euros) pour la prise en charge de 90 élèves atteints d’autisme ; l’association gère également plusieurs autres services, un centre de diagnostic et d’intervention précoce, une intégration scolaire au collège du Sacré-Cœur et dans une école anglophone, des programmes pour des classes spécialisées, et pour des adolescents et des adultes. Arwa el-Amine Halawi explique les retombées attendues de cet « ultra-marathon » : « on attend que la sensibilisation augmente au Liban à propos de l’autisme parce que le dépistage précoce est important. On attend aussi de collecter des fonds, voire la participation du grand public sur tout le sujet que représente l’autisme ».

Runsawa est disponible sur Twitter avec le hashtag #SawaForAutism et sur une page Facebook