Grève des médecins

Grève des médecins, les associations de malades montent au créneau

Les associations de malades dénoncent la stratégie des syndicats de médecins
Les associations de malades dénoncent la stratégie des syndicats de médecins
Plusieurs associations dénoncent les conséquences, sur les patients, de la levée de boucliers des médecins contre l’exécutif. Selon elles, ce sont en réalité les malades qui pâtissent en premier de ce mouvement d'humeur et non le gouvernement.

Peu après l’annonce, ce lundi 5 janvier, de la nouvelle stratégie des médecins pour faire plier le gouvernement, des associations ont fait part de leur colère vis-à-vis de la tournure que prend ce mouvement. En effet, les syndicats de médecins croient avoir trouvé la méthode imparable pour faire reculer les pouvoirs publics. Ils appellent à une « guérilla » administrative. Celle-ci consiste à refuser la carte vitale qui permet la transmission électronique des feuilles de soins, ou alors à ne la prendre que dans les cas extrêmes. Réagissant au micro de Vivre FM, M. Raymond Gérard, président de l’Association Française des Diabétiques, s’interroge sur leur définition de « cas extrêmes ». Il se pose également des questions sur les critères selon lesquels ils comptent accepter ou refuser la carte vitale. L’assurance maladie, pour sa part, prévient qu’un retour à la transmission papier pourrait provoquer un retard dans les délais de remboursement pouvant aller jusqu’à deux mois. Cette « guérilla », lancée après plus de dix jours de grève, se révèle des plus néfastes pour les malades « à l’heure où le seuil des épidémies de grippe et de gastro-entérite pourrait bientôt être atteint  », rappelle de son coté la Fnath, Fédération des accidentés de la vie.

« Ce n’est pas aux syndicats de médecins qu’il appartient de faire la loi »

La Fnath souligne que ce retard ne fera qu’aggraver la situation des populations précaires. Dans un communiqué publié ce lundi, elle dénonce « une énième violation des droits élémentaires des assurés », parce qu’il représentera pour eux un obstacle à l’accès aux soins. « Le patient n’est qu’un maillon faible contre lequel tous les chantages peuvent s’exercer », déplore l'association, estimant que « ce n’est pas aux syndicats de médecins qu’il appartient de faire la loi mais aux législateurs.  » Le président de l’ADF, quant à lui, ne conteste pas la légitimité des revendications des médecins et comprend leur inquiétude. Mais la grève de la carte vitale « est totalement disproportionnée et irresponsable », estime-t-il, car ils « sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis ». C’est aussi le sentiment de la Fnath, qui a tenu à rappeler à la médecine générale que « ce sont les impôts et cotisations sociales des assurés qui lui permettent d’exister  ».