Toulouse précarité

La Précaire Pride, ou comment lutter contre la précarité pour les personnes handicapées à Toulouse

Square Charles de Gaulle, point d'orgue de la Précaire Pride cet après-midi à Toulouse.
Square Charles de Gaulle, point d'orgue de la Précaire Pride cet après-midi à Toulouse.
Une nouvelle manifestation contre la pauvreté a lieu cet après-midi à Toulouse, la Précaire Pride, dédiée à la lutte contre la précarité. De la place d'Esquirol au square Charles de Gaulle, chaque rue traversée sera rebaptisée par les manifestants et donnera lieu à une prise de parole. Au centre, un sujet : la place du handicap.

Un parcours plutôt simple : les manifestants partiront de la place d'Esquirol, pour redescendre la rue d'Alsace et ainsi rejoindre le square Charles de Gaulle, derrière la place du Capitole. Anne-Marie Nunes, représentante de la délégation du Gers de l'Association des paralysés de France (APF) explique leur démarche : " nous allons, au fil du parcours, rebaptiser le nom des rues avec des noms qui en disent long. Par exemple, la rue d'Alsace sera rebaptisée "rue de la révote qui gronde", une autre, "rue du partage des richesses", ou "rue des paradis fiscaux", ou encore "impasse des franchises médicales", et le square de Gaulle sera rebaptisé "place du 4 août 1789"". Un baptême symbolique pour sensibiliser la population à leur cause : la lutte contre la précarité. Un baptême suivi, dans chaque rue, d'une prise de parole sur différents thèmes, que souhaite voir aborder le comité organisateur : hausse du chômage, casse de l'emploi, santé, place des handicapés au sein des entreprises, etc.

La Précaire Pride, un "coup de gueule" contre la politique menée par François Hollande

Une manifestation d'utilité publique, et des organisateurs qui se sentent concernés et qui se mobilisent. Anne-Marie Nunes raconte : "Toutes les personnes qui ont organisé cette mobilisation vivent tous les jours ces injustices et ces inégalités. On constate qu'il y a une minorité qui s'enrichit toujours plus, mais il y a aussi de plus en plus de personnes qui tombent dans la précarité. Il y a un trop grand écart. La France est la cinquième puissance économique mondiale, c'est inimaginable qu'il y ait encore de la précarité. C'est pour cela que nous manifestons, c'est pour dénoncer ce qui se passe en France". Et d'ajouter : "c'est un vrai coup de gueule contre la politique de François Hollande et de son gouvernement. On cible sa politique et celle de son gouvernement comme on a ciblé celle de Nicolas Sarkozy et celle de son gouvernement à l'époque. Aujourd'hui, il n'y a aucune raison de lâcher parce que nous sommes gouvernés par la gauche. La misère est là, et elle s'accentue toujours un peu plus, que le gouvernement soit de gauche ou de droite. Il est temps que ça change".

Et un thème central : le handicap

La handicap est un sujet qui tient réellement à coeur à Anne-Marie Nunes, elle-même en fauteuil. Et la précarité, elle connaît également ; c'est pourquoi elle défile aujourd'hui. Le problème, selon elle, est économique : "la question qui se pose est celle des ressources : la plupart du temps, les personnes handicapées sont en incapacité de travailler. Elles ne peuvent pas rester toutes seules à demander un revenu d'existence qui leur premettent de vivre dignement". Les solutions existent, c'est une chose dont elle est persuadée. Ce qu'elle attend du gouvernement, c'est "qu'il donne des moyens à tout le monde pour vivre, du travail et du partage du travail : cela veut dire non pas tuer les gens à la tâche avec des heures supplémentaires. Pour les personnes handicapées qui ne peuvent pas travailler, l'allocation adulte handicapé (AAH) ne suffit pas, il leur faut d'autres revenus, et pour les personnes qui peuvent travailler, il faut qu'elles puissent sortir de chez elles, et donc rendre les lieux accessibles à un fauteuil". Un projet qui devrait être entériné en 2015, mais Anne-Marie reste encore sceptique. Affaire à suivre.