Le 18 septembre 1981, Robert Badinter, à l'époque Garde des Sceaux, a annoncé à l'Assemblée Nationale, l'abolition de la peine de mort en France.

Selon le magazine Amnesty International, le 18 septembre 1981 était votée l'abolition de la peine de mort.

L'aboutissement de deux siècles d'abolitionnisme et d'une lutte qui s'est intensifiée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.

La France aura été le dernier pays d'Europe occidentale à abolir la peine capitale, parfois des décennies après ses voisins.

Une particularité qui n'aura pas empêché le débat d'être vif, et le combat loin d'être gagné d'avance.

Le 17 septembre 1981, l'avocat Robert Badinter, devenu garde des Sceaux, prononce face aux députés son discours historique, qui aboutira début octobre au vote de l'abolition.

Selon le journal 20 Minutes,  la France est grande, non seulement par sa puissance, mais par l'éclat des idées, des causes, de la générosité qui l'ont emporté aux moments privilégiés de son histoire.

La France est grande parce qu'elle a été la première en Europe à abolir la torture malgré les esprits précautionneux.

Ces derniers s'exclamaient à l'époque que, sans la torture, la justice française serait désarmée, que sans la torture, les bons sujets seraient livrés aux scélérats.

La France a été parmi les premiers pays du monde à abolir l'esclavage, ce crime qui déshonore encore l'humanité.

Il se trouve que la France aura été l'un des derniers pays, presque le dernier – et je baisse la voix pour le dire – en Europe occidentale, à abolir la peine de mort.

Il se trouva qu'une partie de la presse entre­prit aussitôt une campagne très violente contre les abolitionnistes.

Plusieurs associations humanitaires prennent également l'abolition de la torture et de la peine de mort comme cheval de bataille.

Selon le journal L’humanité, le 18 septembre, la loi était votée par 363 voix contre 117.

La France est alors le 35e État à faire ce choix. « Ce n’était pas une performance  », a convenu mercredi Robert Badinter, soulignant surtout que « le combat n’est pas terminé  ».

Dans le viseur de l’infatigable militant de 93 ans, la bataille pour l’abolition universelle, ces États « très puissants ou fanatisés  » (Chine, Iran, Égypte, Arabie saoudite…) qui continuent de pratiquer la peine capitale, mais aussi un « système carcéral français à revoir  ».

« À l’intérieur comme à l’extérieur, il nous faut encore convaincre  », a assuré Robert Badinter, dans une allusion aux 50 % de Français qui seraient favorables au rétablissement de la peine de mort (Ipsos, août 2021).

Alors que le procès des attentats du 13 Novembre vient de s’ouvrir, il prévient : « Il est hors de question de lutter contre les terroristes avec les armes des terroristes.  »

« À mort, à mort ! », criait la foule devant le Palais de justice. Là où Robert Badinter plaidait en faveur de la vie. Difficile à le croire et pourtant… Il y a tout juste 40 ans, la peine de mort était encore une réalité en France. Son abolition, nous la devons à Robert Badinter. Un homme qui a passé sa vie à se battre pour que la Justice française ne soit plus une justice qui tue. Un combat qui était bien loin d’être gagné.