La postérité gardera de Sylvia Sidney l'image de l'héroïne américaine de la grande dépression. Ses grands yeux tristes, sa bouche pulpeuse aux lèvres tremblantes et son air innocent et fragile lui valent d'incarner des femmes pauvres, à la dérive. Sa carrière à l'écran commence en 1927 dans Broadway nights (Joseph C. Boyle), dans un rôle de figuration. Elle enchaîne quelques petits rôles avant d'être promue au rang de vedette dans Les Carrefours de la ville (Rouben Mamoulian, 1931). Elle y tient le rôle féminin principal, au côté de Gary Cooper, en remplacement de Clara Bow, malade. Ce film de gangsters lance sa carrière. Elle enchaîne avec Une tragédie américaine (Josef von Sternberg, 1931), film pour lequel elle était venue à Hollywood en 1929, mais dont le projet avait été reporté. C'est avec sa prestation dans Scènes de la rue (King Vidor, id.) qu'elle devient l'incarnation de la victime des injustices du monde, constamment en lutte contre elles. L'actrice se distingue par la suite dans deux des premiers films de la période américaine du réalisateur allemand Fritz Lang : Furie (1936) et J'ai le droit de vivre (1937).