Qui était vraiment Billie Holiday ? La star du jazz est aussi considéré comme le symbole de la lutte contre le racisme contre les noirs avec son chef-d’œuvre Strange Fruit. Voici le portrait de cette chanteuse dotée d’une voix à la saveur "du caviar et du gravier".

Née le 7 avril 1915 à Philadelphie, Elenora Fagan dite « Billie Holiday » est confrontée dès son enfance à une vie misérable. Délaissée par ses parents, elle connaît le viol, la prostitution et la drogue. Elenora part s’installer avec sa mère à New-York où elle fait ses débuts comme chanteuse dans les clubs clandestins de Harlem, où elle est repérée en 1933 par le producteur John Hammond qui lui fait enregistrer ses premiers titres Your Mother's Son-in-Law et Riffin' the Scotch, avec le clarinettiste et chef d'orchestre Benny Goodman.

De nombreux enregistrements s’en suivront accompagnée par l’uns des musiciens les plus connus de son époque comme les saxophonistes Ben Webster et Lester Young ou le trompettiste Roy Eldridge. A de plusieurs reprises, la chanteuse racisée a été victime des humiliations racistes qui la considérait comme une chanteuse noire dans un orchestre blanc.

L’un de ses succès est le bouleversant « Strange Fruit », dénonciation de la pratique du lynchage. En 1941, son interprétation de « God Bless the Child » dont elle a écrit le texte, se vend à plus d’un million d’exemplaires.

Sa vie a aussi été marquée par des derniers instants tragiques. Le parcours de la chanteuse était rythmé par les dépressions, la dépendance à l’alcool et à la drogue. Hospitalisée à New-York, elle décède à l’âge de 44 ans.

Texte : Hadjer Reggam 

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