Reportage

Un papa ouvre une école pour son enfant autiste

Georgio Loiseau pendant les travaux de l'école - été 2018 crédit : La Dépêche de Louviers - Thomas Guilbert.
Georgio Loiseau pendant les travaux de l'école - été 2018 crédit : La Dépêche de Louviers - Thomas Guilbert.

Aujourd'hui, c’est la rentrée scolaire ! Et pour l’occasion, nous vous faisons découvrir une école pas comme les autres, qui ouvre ses portes cette année. Elle s’appelle Le Nid Bleu, et accueille en cette rentrée, six enfants atteints de troubles autistiques. Une initiative qui provient du père de l’un de ces jeunes élèves.

Nous avons rencontré Georgio Loiseau cet été, alors qu’il participait à la finalisation des travaux de son établissement scolaire, situé à Poses, en Normandie. Depuis deux ans et demi, ce papa d’un jeune enfant autiste, prénommé Elyes, se consacre à la réalisation de ce projet, alors qu’il préside déjà l’association « L’ Oiseau Bleu », qui vient en aide à des familles touchées par l’autisme. Mais lorsque Georgio a constaté que la scolarisation des enfants autistes était particulièrement difficile à partir de l’école primaire, il a décidé de rénover une ancienne école, afin de la transformer en un établissement destinée uniquement à des élèves atteints de troubles autistiques associés à une déficience et un retard d’apprentissage. En effet, Georgio pense que le système scolaire classique n’est pas adapté à des élèves, tels que son fils Elyes, qui ont des difficultés de concentration et de communication à cause de leur trouble autistique.

Une école sur deux volets pédagogiques

Cette école, le Nid Bleu, accueille cette année six élèves âgés entre six et douze ans. Pour y être accueillis, les seules conditions sont d’habiter au sein de la Communauté d’agglomération Seine-Eure, qui a aidé au financement de l’école, et de répondre au profil d’élève recherché. La particularité de l’établissement est de fournir aux enfants un encadrement axé sur deux volets. D’une part, un aspect éducatif, qui a pour objectif d’apporter aux élèves les compétences du socle commun de connaissance, à savoir : lire, écrire, et compter. D’autre part, un suivi médico-social, qui s’apparente davantage à de la rééducation. Ainsi, pour parfaire ce projet, une équipe de quatre professionnels de l’éducation a été engagée pour la rentrée. Une enseignante spécialisée se consacrera à l’aspect purement scolaire de l’encadrement, tandis qu’une auxiliaire de vie scolaire, une aide médico-psychologique, et une éducatrice spécialisée aideront à favoriser l’autonomie et la socialisation des élèves.

Un modèle à développer

Ce beau projet a suscité un engouement phénoménal, qui a dépassé les attentes de Georgio. Une cinquantaine d’enseignes commerciales ont voulu signer un partenariat avec l’école, et de nombreux artisans et bénévoles ont consacré des jours entiers à la réalisation des travaux. Georgio, qui définit ce projet comme celui « de tous », n’a pas l’intention d’en rester là. Il a pour ambition de transposer partout en France ce modèle, aujourd’hui expérimental, et de la faire enter dans le droit commun, afin d’augmenter le nombre d’établissement adéquats pour les enfants autistes, qu’il juge encore insuffisant.

Vous pouvez retrouver ici notre reportage sur Georgio Loiseau et son école, en exclusivité :

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