Reportage
Canicule : la chaleur dégrade fortement la situation des SDF
Alors que la canicule a envahi la France depuis la semaine dernière, avec des pics de chaleur à 37° dans la capitale, les SDF souffrent d'autant plus de ces conditions atmosphériques. Dans ce contexte, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a rencontré des femmes sans domicile fixe, dans le 12ème arrondissement. À Paris, le nombre de femmes SDF a augmenté de 66% en dix ans.
"Quand on est une femme, les questions d'hygiène sont plus difficiles, particulièrement en cette période de fortes chaleurs" , a indiqué au micro de Vivre FM, Marlène Schiappa. Ce mercredi 25 juillet 2018, la secrétaire d'État chargée à l'Égalité entre les femmes et les hommes, a effectué une maraude dans le 12ème arrondissement de Paris, en compagnie des représentants de l'association "Aurore", qui vient en aide aux personnes en situation de précarité ou d'exclusion. C'est aux côtés de Moussa Djimera, chef de service de l'association, que Marlène Schiappa a dialogué avec ces femmes, dont les conditions sont plus complexes et plus risquées que la majorité des SDF. Pour se protéger de potentiels agresseurs, les femmes à la rue doivent parfois faire l'impasse sur leur hygiène, pour éviter les agressions.
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À la rencontre des femmes sans domicile fixe
Fondée en 1871, l'association Aurore vient en aide à ceux et celles pour qui la rue est devenue un mode de vie. L'association accompagne, héberge et soigne les personnes en situation de précarité ou d'exclusion vers une insertion sociale et professionnelle à travers différents pôles (urgence sociale, insertion, soins psychiques, santé, habitat). Accompagnée de plusieurs députés de La République "En Marche", la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a tenu à participer à cette maraude afin de mieux penser les futurs dispositifs à mettre en place au profit des femmes sans-abri.
Des cibles pour les prédateurs
Face aux violences de la rue, les femmes sans domicile fixe organisent la riposte en créant diverses stratégies qui, en somme, témoignent de leur détresse. Ces femmes dorment dans des bus de nuit, devant des commissariats et parfois même elles en viennent à négliger leur propre hygiène afin de se protéger de potentiels agresseurs et prédateurs dont elles sont les cibles. Livrées à elles-mêmes, les femmes sans-abri sont extrêmement vulnérables.
Moussa Djimera, chef de service de l'association Aurore depuis 25 ans avoue que la place des femmes SDF dans la rue est encore trop ignorée voire niée. Un déni qui selon Moussa Djimera fait écho à une certaine forme de « culpabilité » à voir des femmes dans la rue.
Des dispositifs à mettre en oeuvre de manière pérenne
L'association Aurore rencontre chaque année plus de 4 000 sans-abri dont 430 femmes. Contrairement aux hommes, les femmes SDF craignent d'être prises en charge souvent par peur du regard de l'autre. La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes a rappelé comment le gouvernement procède pour mener à bien sa promesse d'une société inclusive et égalitaire pour toutes les femmes, comme énoncé dans le plan quinquennal.
Présente à la maraude qui s’est déroulée ce jour-là dans son arrondissement, Catherine Baratti-Elbaz, maire du 12ème arrondissement de Paris propose actuellement un projet de bains-douches non-mixtes en faveur de la sécurité des femmes en situation de précarité. « Elles sont inquiètes parfois par les propositions qui seraient un accueil collectif, de la confrontation avec les hommes, c’est quelque chose qui souvent les inquiètent et donc on a des profils et des réponses qui doivent être adaptés aux inquiétudes et aux situations particulières des femmes », a affirmé Catherine Baratti-Elbaz au micro de Vivre FM.
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