L'agenda différent
"Le Cirque plein d'airs" des Caramels fous
Podcast diffusé le 02/02/2018 à 09h00.
Aujourd'hui je vous emmène au cirque, un cirque fou, un cirque plein d'airs de musique. "Le Cirque plein d'airs", c'est le titre du nouveau spectacle des Caramels fous.
Nous sommes au début du siècle dernier, un cirque au porte de Paris est au bord de la faillite, suite à la mort de leur vedette, la femme à barbe qui a été écrasée par des chevaux. Son fils Fabio, joué par l'excellent Jérôme Cuvilliez s’évertue à sauver le cirque. Mais des rivalités vont se faire jour.
Comme d’habitude, les Caramels fous recourent avec humour au détournement de chansons, dans un répertoire très large qui va de Verdi à Abba, grâce au livret d’Antony Puiraveaud. Ainsi « Kiss » de Prince devient « Faut que çà glisse », «Beat it » de Michael Jackson devient «Pas trop vite », « Résiste » de France Gall devient ‘Artiste » et "Life on mars" de David Bowie devient 'La vie est une garce", un moment d'une émotion puissante. Les arrangements de Samuel Rozenbaum sont très travaillés et apportent une vraie modernité à la compagnie.
J’ai eu un coup de cœur pour Hannah interprétée par Vincent Baillet dans le rôle de l’écuyère qui devient acrobate. Il est impressionnant dans son numéro de trapèze et de ruban. J’ai été touché par Enzo le clown, alias Miko Pouradier. Par exemple, quand il est nu avec un masque comme chaque sexe au moment de la chanson d’Indochine « Troisième sexe », transformée en « J’ai pas envie qu’il me voit nu ».
Ces moments d'émotion intense alternent avec les dialogues très drôles des personnages. Les nombreuses répliques insérées dans les chansons sont de vraies trouvailles et c'est à se tordre de rire. On croise même des siamois étonnants dont l'est aveugle et l'autre sourd.
Le show est très rythmé et coloré, notamment grâce aux chorégraphies d’Alma de Villalobos et à la mise en scène effrénée du brillantisimme Stéphan Druet.
Une bande de tziganes fait irruption dans ce cirque et va chambouler les habitudes. C'est une allusion aux discriminations raciales, car les Caramels, dans tous leurs spectacles, défendent toutes les différences et toutes les sexualités, les messages bien sentis passent avec humour, ils arrivent même à nous faire rire de l'homophobie. Ce message d'acceptation de la différence est bien résumé par la dernière chanson, « Soyons nous-mêmes » qui est inspirée de ‘It’s raining men’ et accompagnée par une nuée de parapluies.
A noter aussi la qualité des voix et des harmonies vocales des Caramels fous, j'en ai eu des frissons sur certaines chansons.
Je trouve ce spectacle époustouflant, même si parfois on peut avoir du mal à suivre l'histoire. Elle est digne d'un film mais je vous laisse la découvrir.
J’aime ce mélange de moments d’émotion et de délires. Les costumes et les maquillages de Denis Evrard sont de toute beauté.
22 artistes sont présents sur scène, ces amateurs assurent comme des professionnels. Je suis sorti du théâtre avec la pêche.
Les Caramels fous ont besoin de vous.
Allez les applaudir au 13ème Art
Le nouveau théâtre de la Place d’Italie jusqu'au 4 mars 2018.
Places à partir de 20 euros
Les personnes en fauteuil peuvent bénéficier d’un ascenseur et de places réservées.
Les Caramels fous sont une association reconnue d'intéret général et vous pouvez faire un don à l'association qui sera déduit de vos impôts.
Plus d'infos sur www.le13emeart.com et sur lescaramelsfous.com