Elisabeth Barillé, romancière.

"Obéir, c'est ce qu'on demande à tout amoché. Qu'il se plie aux protocoles mis en oeuvre pour son bien, qu'il adopte les invensions conçues pour alléger la triste conditon qui est la sienne, fauteuil roulant, parcours flechés, supports d'informations en braille, prothèses en tout genre. Un prothèse auditive? Non merci et qu'on arrête de me vanter les progès de la miniaturisation en ce domaine, je n'en veux pas et n'en aurai jamais" La romancière Elisabeth Barillé prend partie en faveur de la différence et contre la volonté de normalisation à tout crin.

Entendre, mais d’une seule oreille. Ne pas entendre comme il faudrait, donc, à l’école, en société, chez soi, mais entendre autre chose, souvent, entendre mieux, parfois. Dans ce récit intime, Elisabeth Barillé évoque son handicap invisible, malédiction et trésor, qui l’isole mais lui accorde aussi le droit d’être absente, le droit à la rêverie, au retrait, à la rétention, voire au refus. « Merci mon oreille morte. En me poussant à fuir tout ce qui fait groupe, la surdité m’a condamnée à l’aventure de la profondeur… »
Elle revient sur ce parcours du silence : sa vie d’enfant un peu à part, les refuges inventés, les accidents et les rencontres… De l’imperfection subie au « filon d’or pur », Elisabeth Barillé traverse l’histoire littéraire et musicale, dans une réflexion presque spirituelle.

Le témoignage d'Elisabeth Barillé parlera à beaucoup de personnes avec un handicap en posant les questions lancinante pour tout ceux qui y sont confrontés : faut-il annoncer son handicap? comment parler d'une déficence peu visible?