Aveugle

Grèce : Tsipras nomme un aveugle au ministère de l'Intérieur

Panagiotis Kouroumblis (g.) aux côtés du premier ministre grec Alexis Tsipras (d.)
Panagiotis Kouroumblis (g.) aux côtés du premier ministre grec Alexis Tsipras (d.)
Il était le ministre de la Santé et de la Protection sociale depuis janvier 2015. Panagiotis Kouroumblis, un des fidèles partisans du premier ministre grec Alexis Tsipras, est le nouveau ministre de l'Intérieur. Particularité ? Il est le premier aveugle à devenir député puis ministre en Grèce.

À 63 ans, cet homme politique est l'un des piliers du parti Syriza. Panagiotis Kouroumblis est né dans le village de Matsouki dans l'ouest du pays. Devenu aveugle à l'âge de 10 ans après avoir manipulé une grenade, il est l'un des co-fondateur de l'Union Mondiale des Aveugles, créée en 1984. Il fait aussi partie des créateurs de l'Union européenne des aveugles et du Forum européen des personnes handicapées.

Panagiotis Kouroumblis, avocat de formation, est un militant : tantôt pour la protection de l'enfance, tantôt pour le soin aux personnes âgées ou encore handicapées. C'est au Pasok, le parti socialiste grec, qu'il débute sa carrière politique. En 1996, il est la première personne aveugle en Grèce à être élue au Parlement. Depuis, Panayotis Kouroumblis a été réélu deux fois, devenant au passage une des figures majeures de la défense de la protection sociale.

En 2011, il suit la même trajectoire que Jean Luc Mélenchon en France. L'avocat quitte le parti socialiste grec pour fonder le Front unitaire, mouvement de gauche qui rejoint Syriza en 2013. Il est au côté d'Alexis Tsipras dans sa lutte contre les partis traditionnels jusqu'à obtenir la victoire en janvier 2015.

Étant le principal contributeur au système social grec dans les années 2000, (il a été secrétaire générale du ministère de la Santé sous le gouvernement de Papandreou) son expérience lui vaut d'être nommé ministre de la santé et de la protection sociale. Il s'oppose alors aux coupes drastiques dans la santé imposées par la Troïka.


Huit mois plus tard, à la suite de nouvelles élections, il devient le nouveau ministre de l'intérieur, chargé entre autre de restructurer l'administration grecque. Une promotion périlleuse dans le contexte actuel. C'est lui qui aura en charge les principales réformes imposées par la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne et le fond Monétaire International.

Ironie de l'histoire, dans le bras de fer qui l'oppose à ses partenaires européens, le gouvernement grec devra traiter avec un autre représentant en situation de handicap, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.