Euthanasie

Fin de vie : 70 sénateurs défendent l'aide active à mourir

Le Sénat (crédits photo @blogs.senat.fr)
Le Sénat (crédits photo @blogs.senat.fr)
Le Sénat débattait mardi 16 juin de la proposition de loi créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie. Un texte qui autorise une sédation profonde et continue jusqu'au décès. Plusieurs sénateurs regrettent que la proposition de loi n'aille pas plus loin sur la question de l'euthanasie.

Ils défendent le droit à mourir et dénoncent l'ambigüité de la proposition de loi Leonetti-Claeys. Soixante-dix sénateurs de tous bords politiques ont déposé des amendements  pour légaliser l'aide active à mourir. Une démarche soutenue par le président de l'association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), Jean-Luc Romero : " Il y a aussi beaucoup d'hypocrisie autour de ce texte sur la fin de vie. La sédation terminale qu'il propose, c'est quoi ? On vous endort, on arrête de vous alimenter, on arrête de vous hydrater, et puis vous mourrez à petit feu. D'ailleurs Mr. Leonetti a dit dans un interview au Figaro que la sédation terminale est à la limite de l'euthanasie. O n voit qu'on est dans une grande hypocrisie."

 

Légaliser l'euthanasie pour sortir de l'hypocrisie, mais également pour remettre la personne mourante au centre de la décision médicale. Selon Jean-Pierre Godefroy, sénateur socialiste de la Manche, il faut faire primer la volonté du malade en l'autorisant à demander une aide active à mourir.

 

Mais comment faire si la personne malade est incapable de s'exprimer. Le nom de Vincent Lambert est évidemment sur toutes les lèvres. Jean-Pierre Godefroy insiste sur la nécessité de promouvoir, en amont, les directives anticipées et la personne de confiance : " La solution elle est dans les directives anticipées et dans la personne de confiance. Moi je pense qu'il faut sensibiliser l'opinion, et je pense qu'il serait souhaite que sur la carte vitale il soit inscrit que des directives anticipées ont été prises et qu'une personne de confiance a été désignée."

 

Les sept sénateurs sont conscients de la ferme opposition que suscite, chez un grand nombre de parlementaires, la légalisation de l'euthanasie. Mardi soir déjà, plusieurs amendements en faveur du droit à mourir ont été rejetés. Le débat doit se poursuivre mercredi 17 juin. La sénatrice écologiste de Maine-et-Loire, Corine Bouchoux, attend donc que se lève une nouvelle Simone Weil, une personne qui dire : "ma mort m'appartient".