Accompagnement

La résidence Stéphane Hessel, un chemin vers la réinsertion

• 22 février 2015 à 08:00

Les résidants viennent souvent à la résidence Stéphane Hessel pour profiter de la sérénité du lieu. Joseph Faustin vit ici depuis six mois, il écrit des poèmes et des nouvelles. Il a déjà publié un roman fantastique et souhaite à long terme retourner dans son pays d'origine, la Côte d'Ivoire; pour y ouvrir un restaurant. Ce père de famille vit séparé et a deux enfants. Joseph trouve que cette résidence sert à se ressourcer après avoir passé quatre ans à l'Armée du Salut. "J'ai besoin de me reposer psychiquement".

L'association "Vivre" qui gère la résidence propose aussi des formations professionnelles. C'est le cas de Cédric, 25 ans, originaire de Metz. Ce barman-serveur vit ici depuis six mois, il a suivi une formation d'agent administratif à l'association "Vivre". Il apprend à gérer tout seul ses démarches administratives.  "J'ai mon appartement qui me plait énormément. On est autonome".  Cédric aime les mangas, le cinéma et les femmes. A long terme, il voudrait retrouver une activité.

L'institution permet de reprendre son autonomie. Rosine avait été hospitalisée en psychiatrie pendant plusieurs mois. Elle a rejoint la résidence il y a cinq mois. Elle s'est retrouvée ici suite à un licenciement. "Mon projet à long terme serait d'être plus indépendante. Cela me permet d'être moins seule, d'avoir un lien social".

La résidence permet de créer du lien social, pour des personnes qui ont été seules. Jocelyn a lu la Bible 13 fois depuis 10 ans. Il vient d'avoir 60 ans et a exercé plusieurs emplois tels qu'horticulteur, menuisier, électricien et publicitaire. Il a passé 34 ans en psychiatrie . Il a été SDF et a fréquenté quelques foyers. "C'est le meilleur logement que j'ai eu de toute ma vie. Quand je m'ennuie je peux aller voir un copain".

Le lieu permet de retrouver un projet de vie. Christine a été secrétaire. "J'ai eu du mal car j'ai fait le 115 pendant ans ans; ça faisait dix ans que je n'avais pas eu un appartement mais j'ai eu du mal au début, maintenant ça va j'ai investi les lieux". Suite à une dépression cette femme isolée a perdu son logement, puis a passé 5 ans dans des hôtels. Elle a une fille de 18 ans qui vit chez sa grand-mère dans le quartier de la Résidence Stéphane Hessel. Son projet est de faire un stage pour se diriger vers l'informatique.

Les résidants peuvent recevoir des visites de l'extérieur et rentrer sans heures fixes, mais il existe des règles. Régis Simonet, directeur général de l'association "Vivre". "Ce n'est pas de l'hébergement mais de l'habitat, on peut y vivre longtemps. C'est un parcours de vie: formation, emploi et habitat. C'est du logement inclusif avec une possibilité de vivre ensemble. A partir de maintenant on peut dire qu'ils sont chez eux. C'est un établissement de vie sociale. Il y a un contrat de séjour."