Cinema

"Une merveilleuse histoire du temps", Stephen Hawking vu par James Marsh

Eddie Redmayne dans le rôle de l'astrophysicien Stephen Hawking
Eddie Redmayne dans le rôle de l'astrophysicien Stephen Hawking
"Une merveilleuse histoire du temps" est la première adaptation cinématographique de la vie de Stephen Hawking, grand astrophysicien atteint de la maladie de Charcot. Un biopic ambitieux, en salle le 21 janvier.

En 1963, Stephen Hawking est un brillant étudiant en sciences à l'université de Cambridge. A deux doigts de décrocher un doctorat en cosmologie  à 21 ans, sa vie bascule. Il rencontre Jane Wilde, mais est quasi-simultanément confronté au lourd diagnostic d'une dystrophie neuromusculaire, également connue sous le nom de maladie de Charcot. Celle-ci provoque au fil du temps la dégradation des facultés corporelles de Stephen, à commencer par ses membres, puis sa motricité, et enfin son élocution. Alors qu'on lui annonce qu'il ne lui reste plus que deux ans à vivre, le jeune Stephen s'isole dans sa chambre d'étudiant et commence à baisser les bras. Ce qui était sans compter sur la détermination de Jane, qui le convainc de terminer ses études, avant de l'épouser contre toute attente. Le film se concentre essentiellement sur l'histoire d'amour entre Stephen et Jane, en se basant sur l'autobiographie de cette dernière :  Voyage vers l'infini, ma vie avec Stephen Hawking . On découvre comment elle parvient à s'occuper de l'homme qu'elle aime et qu'elle sait condamné, tout en menant une vie de famille et en terminant ses propres études d'art. Dans le film, Stephen Hawking est fait docteur alors que sa maladie est déjà fortement déclarée. Par la suite, le scientifique parvient à repousser les limites des connaissances en physique, en se vouant corps et âmes aux recherches portant sur ce qui lui est le plus précieux : le temps. Il réussit également à écrire son fameux best-seller,  Une brève histoire du temps et à largement dépasser ses deux ans d'espérance de vie, puisque Stephen Hawking est aujourd'hui âgé de 73 ans.

 

 


 

 

Une merveilleuse histoire du temps  (The Theory Of Everything en VO) a tout le potentiel pour briller aux prochains BAFTA Awards et aux Oscars. Le long-métrage de James Marsh est sélectionné parmi les catégories les plus prestigieuses des deux cérémonies, dont celles de meilleur film et de meilleur réalisateur. Pour rappel, le cinéaste anglais remportait en 2008 le BAFTA du meilleur film britannique et l'Oscar du meilleur film documentaire. Avantage également significatif, ce biopic est déjà récipiendaire de deux Golden Globes : celui de la meilleure musique de film et celui du meilleur acteur pour Eddie Redmayne (Les Misérables, My Week With Marilyn) dans le rôle de Stephen Hawking.

 

 


 

 

La performance du jeune acteur britannique est d'ailleurs l'un des seuls véritables points forts de ce film en dents de scie. Nous assistons effectivement à la douloureuse progression de la maladie, servie par la poignante interprétation de Redmayne. Malgré tout, passez votre chemin si vous vous attendiez à un développement en long et en large des théories d'Hawking et/ou un focus sur la maladie de Charcot. Si ces deux aspects sont bien sûr traités, ils ne sont réellement relégués qu'au second plan. Comme évoqué plus haut, Marsh porte à l'écran l'autobiographie de Jane Hawking, ici campée par Felicity Jones (The Invisible Woman, Like Crazy). Il prend inévitablement le parti de relater les 25 années de l'histoire d'amour qu'elle vécût avec l'astrophysicien. Nous est malheureusement servie sur un plateau une succession de scènes à l'eau de rose dénuées de saveur, qui finissent par tomber dans un pathos franchement inutile. Toutefois, Une merveilleuse histoire du temps  peut se targuer de véhiculer un profond message d'espoir face à la maladie. Stephen Hawking continue de lutter, mais il s'est illustré comme l'un des plus grands cerveaux de notre époque.