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De la frontière syrienne au 10ème arrondissement de Paris : Shennong & Avicienne défend l'acupuncture

Crédit Photo : Flickr/CC/Renato Ganoza
Crédit Photo : Flickr/CC/Renato Ganoza
Forte de ses expériences en zones de guerre en Irak et en Syrie, Shennong & Avicienne, veut faire bénéficier davantage de malades de l’acupuncture. L’association espère ouvrir une antenne “Douleur et Acupuncture”, à l'automne prochain, au sein de l’hôpital Lariboisière, dans le 10ème arrondissement de Paris.

A la frontière syrienne, l’acupuncture est parfois la seule thérapie dont peuvent bénéficier les victimes de la guerre. C’est ce qu’affirme Elise Boghossian, présidente de l’association Shennong & Avicienne, qui a pratiqué l’acupuncture sur des blessés au Moyen-Orient. “Dans certains camps de réfugiés en Irak, il n’y a plus de médecins: il ne reste que quelques ambulanciers, mais l’hôpital le plus proche est parfois à une heure et demi de route”, ajoute Mme Boghossian.

 

Considérée en France comme une “médecine douce”, l’acupuncture est une thérapie qui vient de Chine. A l’aide d’aiguilles, les médecins ayant suivi une formation adéquate stimulent certaines parties du cerveau pour rétablir une “circulation harmonieuse” dans le corps humain, explique le site internet de l’Association Française d' Acupuncture. Pour Elise Boghossian, pas de doute : “Pour beaucoup de traitements contre la douleur, l’acupuncture est efficace”.

 

L’acupuncture a fait ses preuves aujourd’hui pour soulager les patients du stress et quelques autres pathologies fonctionnelles”, admet Didier Mén ard, président du Syndicat de la Médecine Générale (SMG). En particulier, cette thérapie est utilisée pour soulager certaines douleurs et troubles psychiques. Des maux auxquels les blessés de guerre sont particulièrement exposés.

 

“Dès le deuxième jour, ils peuvent retrouver le sommeil”


Dans les dispensaires à la frontière syrienne, Elise Boghossian se souvient " des patients qui hurlent vingt quatre heures sur vingt quatre. Des personnes qui ont été amputées, ou des grands brûlés qui supportent mal leurs greffes. Beaucoup d’entre eux prennent de la morphine à fortes doses pour soulager leur peine. On s’est mis à soigner les blessés, et dès le deuxième jour de traitement certains retrouvent le sommeil ”.

 

En zones de guerre, difficile d’avoir accès à la technologie médicale. “L’avantage de l’acupuncture, c’est que cette médecine ne nécessite pas beaucoup de matériel”, reconnaît Didier Ménard. “Mais il ne faut pas promettre le paradis : l’acupuncture ne remplacera pas la chirurgie par exemple”.


Une thérapie encore élitiste

Pour ouvrir son antenne "Douleur et Acupuncture" à l'hôpital Lariboisière (10ème arrondissement de Paris), Shennong et Avicienne organise un gala pour lever des fonds le 20 juin prochain. La grande inconnue : le prix de la thérapie qui sera proposée. “Il faut que l’acupuncture soit moins couteuse, pour qu’elle cesse d’être une pratique élitiste”, dénonce Didier Ménard. “Est-ce qu’on est capable aujourd’hui de proposer une acupuncture enfin accessible aux populations qui en ont probablement le plus besoin ?

 

Aujourd’hui, une séance d’acupuncture coûte entre 35 euros et 75 euros. Si elle est pratiquée par un médecin conventionné, elle est prise en charge à 70% par la Sécurité Sociale.