Politique
Sophie Cluzel se félicite de l'ouverture du droit de vote aux Français sous tutelle
Contactée par la rédaction de Vivre FM ce mardi 10 juillet 2018, Sophie Cluzel a réagi à l'annonce du Président Macron d'ouvrir le droit de vote aux personnes en situation de handicap mental sous tutelle. Décision que la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapée qualifie de "victoire".
Ce lundi 10 juillet 2018, Emmanuel Macron a dressé un bilan de son début de quinquennat, devant les parlementaires réunis en Congrès à Versailles. Le Président de la République en a profité pour annoncer l'ouverture du droit de vote aux personnes handicapées mentales sous tutelle. Hier, sur Vivre FM, Sophie Cluzel, Secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, s'est félicitée de cette nouvelle qu'elle qualifie de "victoire".
Écoutez Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, au micro de Vivre FM - 11 juillet 2018
Au mois de février 2018, Sophie Cluzel s'était déjà prononcée en faveur du droit de vote pour toutes les personnes handicapées mentales. La promesse annoncée par Emmanuel Macron au Congrès, d'ouvrir le droit de vote aux personnes handicapées mentales sous tutelle, représente un premier pas symbolique vers une société plus inclusive. Le Président l'a en effet présentée comme un « retour vers la citoyenneté pleine et entière ».
385 000 adultes concernés
Ce nouveau droit concerne aujourd'hui 385 000 adultes, soit les personnes sous tutelle vivant avec un handicap mental ou psychique, ou des personnes âgées. Depuis 2005, la décision d'accorder le droit de vote ou non à une personne handicapée était prise par un juge. En 2009, la forme a changé, mais le résultat est resté le même : les personnes sous tutelle avaient le droit de vote, mais celui-ci pouvait leur être retiré sur simple décision d'un juge. La mesure annoncée par Emmanuel Macron rendra donc ce droit inaliénable.
Nous avons demandé à Sophie Cluzel comment ce nouveau droit allait pouvoir être appliqué, et quelles adaptations cela impliquait. Cette mesure pose la question de l'accompagnement des personnes handicapées dans leur approche de la politique. Selon la Secrétaire d'Etat, les associations accomplissent déjà très bien ce rôle, notamment avec des outils de communication adaptés, le « facile à lire et à comprendre ». Elle affirme que l'objectif va être à présent d'accentuer ces efforts. Cela va par exemple obliger les candidats aux élections à se rendre compréhensibles par tous.
Réaffirmer la dignité des individus
Le droit de vote des personnes handicapées mentales rencontre tout de même certaines réticences, de la part de ceux qui pensent qu'une personne qui a des difficultés à comprendre la politique sera forcément influencée par son tuteur ou son accompagnant. Pour Sophie Cluzel, cette intolérance montre bien « le changement de regard que l'on doit porter sur les personnes handicapées ». Elle nous a rappelé que l'influençabilité est un argument qui a, jusqu'en 1944, été utilisé pour refuser le droit de vote aux femmes. « A nous de prouver qu'en étant bien accompagnés, nous allons y arriver tous ensemble ». Il s'agit donc d'une réaffirmation de la dignité des individus et d'une évolution pour l'émancipation et l'autonomie des personnes en situation de handicap.
En rendant ce droit inaliénable, la France rattrape son retard sur le sujet, car les Nations Unies avaient dès 2013 dénoncé cette possibilité de retirer aux personnes handicapées cet élément central de leur citoyenneté. Reste à savoir si ce droit de vote pour les personnes en situation de handicap mental pourra entrer en vigueur dés les prochaines élections Européennes en 2019.
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